A la suite de notre compte rendu du Salon du livre de Paris (LH 1035, du 27.3.2015, p. 14), l’éditrice Liana Levi nous écrit :
Chers amis de Livres Hebdo. Vous avez intitulé votre article d’après-Salon "Pour ou contre le Grand Palais". Si le titre de l’article reflète bien le débat qui a malheureusement occupé ce salon 2015, celui-ci est néanmoins posé dans de mauvais termes. Il ne s’agit pas en effet, pour les éditeurs, qu’ils soient petits ou grands (j’insiste sur ce dernier point), d’être pour ou contre un lieu, quel qu’il soit. Il s’agit pour les professionnels de comprendre, en étudiant sérieusement les propositions qui s’ouvriraient à nous dans chacune des hypothèses, quel est le lieu qui nous permettrait le plus facilement d’imprimer à notre Salon le tournant que les changements des temps, du public, du livre et des éditeurs exigent. Nous avons tous changé notre façon de publier et de promouvoir, il serait étrange de continuer à se présenter de la même façon.
Le Salon a une importance vitale pour la promotion du livre auprès du public et la visibilité qui lui est donnée est essentielle. Il contribue au combat pour la défense du prix unique, des droits d’auteurs, des librairies indépendantes. Et que nous soyons à la tête de grands groupes ou de petites maisons, notre intérêt est de défendre ainsi la place de la lecture dans la société. Je dirai même que cet objectif transcende le milieu.
Je ne poserai donc jamais la question dans des termes simplificateurs. Il ne s’agit pas d’un lieu prétendument populaire contre un lieu prétendument élitiste. Ni de grands groupes contre petits éditeurs. On disait souvent chez moi que pour avoir la bonne réponse il faut poser la bonne question. Essayons donc de la formuler dans les bons termes et sans parti pris !
Liana Levi