L'historien et journaliste François Fejtö, décédé lundi 2 juin à Paris, à 98 ans, était l'un des spécialistes et l'un des grands témoins des drames de l'Europe de l'Est du XXe siècle.

Il avait publié, dans les années 1960, la célèbre Histoire des démocraties populaires (Le Seuil), traduite en une dizaine de langues, suivie en 1992 chez le même éditeur de La fin des démocraties populaires. Les chemins du post-communisme'.

Né le 31 août 1909 à Nagykanizsa en Hongrie, au temps des Habsbourg, François Fejtö, diplômé de langues et de littératures hongroise, allemande et française, docteur ès lettres, est codirecteur de la revue littéraire et politique Szép Szo à partir de 1935. Il est ensuite éditorialiste d'un quotidien social-démocrate à Budapest en 1938, date à laquelle il se réfugie à Paris.

Au lendemain de la Libération, ce Juif baptisé catholique intègre l'Agence France-Presse, comme rédacteur en chef adjoint, spécialiste de l'Europe de l'Est de 1944 à 1974.Collaborateur des revues 'Commentaire', 'Esprit' et 'Les Temps modernes', François Fejtö a été chargé de cours à l'Institut d'études politiques (1972-1984).Par illeurs il était membre correspondant de l'Académie des sciences de Hongrie.

Prix de l'Assemblée nationale (1993) et prix des Ambassadeurs (2000) pour l'ensemble de son oeuvre, François Fejtö est aussi l'auteur de La Tragédie hongroise (1956, Horay), Requiem pour un empire défunt (1988, Le Seuil) et d'une biographie de Joseph II (Un Habsbourg révolutionnaire, 2004, Perrin).

Il a également publié Mémoires de Budapest à Paris (1986, Calmann-Lévy), et deux livres d'entretiens, Où va le temps qui passe (1992, Balland) et Le passager du siècle (1999, Hachette Littératures).