Toujours aussi prolifique dans sa production, avec une organisation et un calcul des paiements de droits qui tengentent parfois la publication à compte d'auteur, L'Harmattan s'est imposé comme le spécialiste de l'édition en sciences humaines et sociales à très court tirage et néanmoins très rentable. Ses bénéfices réguliers (1,2 million d'euros pour 8,2 millions de chiffre d'affaires l'an dernier) lui permettent de financer un développement maintenant international. La maison vient de racheter, pour un montant non communiqué, l'éditeur universitaire belge Academia, et sa librairie installée à Louvain. Fondé en 1987, repris par Bruylant puis revendu, cet éditeur-libraire dispose d'environ 600 titres en fonds, emploie cinq personnes et publie une cinquantaine de nouveautés par an. La production devrait doubler, en anthropologie, philosophie, histoire, sociologie, indique L'Harmattan, de même que le nombre de références dans la librairie (5 000 actuellement), s'ajoutant à la douzaine de points de vente du réseau actuel.
La maison française souhaite poursuivre son développement international, qui fut d'abord tourné vers l'Afrique, où elle compte une dizaine de bureaux. Depuis 2005, L'Harmattan s'est aussi implantée en Hongrie, puis en Italie. En France, à la rentrée, elle a finalisé le rachat d'Odin (policier, littérature norvégienne) et de SPM, petite maison spécialisée en histoire. L'Harmattan se développe également en diffusion-distribution, toujours avec des petites maisons tournées vers les SHS ou la littérature : Dianoya, Ixe, Le Voyageur, Téraèdre, Tricorne (Suisse). Le numérique est devenu un canal de diffusion à destination des bibliothèques et des collectivités via L'Harmatèque, qui propose les 24 000 titres et 17 000 articles du fonds en PDF. La conversion en ePub est en cours, avec 5 000 fichiers à venir pour janvier prochain, selon Alessandra Fra, responsable de ce département. En 2005, l'éditeur avait aussi repris le théâtre parisien du Lucernaire. Au total, le groupe emploie une centaine de personnes.
