Lancé l'an dernier afin de répondre aux besoins de remplacement ponctuel de personnel dans les librairies franciliennes (1), le groupement Libraires volants déclare avoir facturé 6 894 heures de travail sur un an, soit l'équivalent de 4,3 temps plein. Face aux demandes de personnel pour cause de maladies, congés, formation ou accidents, sa directrice Leslie Vega explique avoir missionné 19 libraires professionnels, s'être entretenue avec 45 libraires candidats aux remplacements et avoir reçu 72 candidatures. En parallèle, le nombre de librairies adhérentes au groupement et ayant utilisé le service a été porté à 46, dont 33 à Paris même. Mais Leslie Vega a aussi été « sollicitée pour des postes fixes » et a mis en relation, de manière informelle, offreurs et demandeurs de CDI. « Inattendue, cette piste RH, qui n'entre pas dans la vocation initiale du service, mérite réflexion », observe la directrice. Toutefois, Yves Martin, président du groupement et gérant des Buveurs d'encre à Paris, temporise, considérant qu'il « faut d'abord consolider et pérenniser le service de remplacement des libraires volants ». Epaulée d'une personne récemment embauchée à mi-temps, Leslie Vega a aujourd'hui pour mission de recruter de nouveaux libraires adhérents, de développer le périmètre des remplacements en Ile-de-France et de nouer des partenariats avec les compagnies d'assurances pour qu'elles prennent en charge certains coûts liés à des maladies et congés maternité.
Mais l'expérience des Libraires volants inspire aussi d'autres régions. Dans le Grand Est, la Confédération de l'illustration et du livre (CIL) mène une expérimentation de remplacement en Alsace avec la volonté de la décliner en Lorraine puis d'étendre le dispositif à l'ensemble de la région Grand Est. Au nord, l'association des libraires indépendants des Hauts-de-France (Libr'Aire) envisage d'expérimenter, mi-2020, un service de libraires volants. Clarisse Normand
(1) Voir LH 1189 du 12.10.2018, p. 45.
