Quatorze librairies labellisées Lir participent au Pass Culture, qui est entré le 1er février dans une nouvelle étape d'expérimentation dans cinq départements. Elles sont six dans le Bas-Rhin, quatre dans l'Hérault, deux en Seine-Saint-Denis, une dans le Finistère et en Guyane. D'un côté, plus de 10 000 jeunes de 18 ans peuvent utiliser l'application d'offres culturelles créditée de 500 euros. De l'autre, les acteurs professionnels découvrent et peaufinent les modalités du dispositif, avant son extension à de nouveaux territoires annoncée pour l'été 2019.
Le démarchage de la start-up d'Etat, qui mène le projet au sein du ministère de la Culture, a porté ses fruits. « On s'est inscrit parce qu'on a été sollicité et qu'on trouve que l'idée est excellente. On ne pouvait pas passer à côté », affirme Julien Dubost, libraire de L'Echappée belle, à Sète (Hérault). « On est dans l'expectative mais on est prêts. L'initiative est formidable pour les jeunes, après il faut qu'ils s'en emparent », soutient Amanda Spiegel, la gérante de Folies d'encre à Montreuil (Seine-Saint-Denis). « C'est plus la curiosité qui nous anime, raconte Arnaud Velasquez, de la librairie Quai des brumes, à Strasbourg. Je m'interroge sur la pertinence de rajouter un dispositif à ceux qui existent déjà. Pour l'instant, on lui donne une chance, mais si je n'ai que trois achats dans l'année, on arrêtera. »
Avec les premières inscriptions, les conditions d'achats ont été clarifiées : elles plafonnent à 200 euros les achats de « biens matériels culturels », incluant les livres papier et numériques, et ceux des « offres en ligne », comprenant les livres audio. Sur le plan technique, les libraires attendent que le Pass offre des fonctionnalités simplifiées et automatiques pour l'accès au stock et la mise en avant des animations auprès des utilisateurs. « Actuellement, la difficulté est que le Pass Culture ne dispose pas de base de données, même si ça viendra », précise Hélène Clemente, chargée de mission au Syndicat de la librairie française. Les premiers retours d'expériences arriveront fin mars. « Pour le moment, nous entrons manuellement les offres une à une sur l'application », note Géraldine Delauney de la librairie Dialogues (Morlaix).
