Étude

La quasi-totalité des jeunes déclarent aimer lire, et 60 % lisent au moins deux livres par semaine. Ils se voient plus autonomes et disent choisir eux-mêmes leurs livres à 93 % (contre 85 % en 2005), mais 46,9 % mentionnent aussi le rôle des parents (26,3 %) et des enseignants (14,6 %), si l’on en croit l’étude sur la lecture des jeunes menée par Corinne Abensour et Bertrand Legendre lors du Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil 2013. "Il y a une contradiction entre le degré d’expertise qu’ils croient avoir et la réalité", soulignent les deux chercheurs, qui en dévoileront les résultats le 6 octobre lors de la conférence de presse du 30e Salon de Montreuil (26 novembre-1er décembre).

482 enfants, âgés de 7 à 15 ans, ont répondu au questionnaire - 196 garçons et 286 filles -, ainsi que 426 parents. Aventure et fantastique sont les genres plébiscités, suivis du policier et de l’humour, devant la SF et l’histoire. Les filles citent 123 auteurs, contre 67 pour les garçons, aux lectures moins diversifiées, avec seulement 31 auteurs en commun, illustrant ainsi "une répartition sexuée". Cependant "on y retrouve le décalage entre l’injonction et les pratiques réelles, entre les auteurs cités, patrimoniaux, et leurs livres préférés, séries, mangas ou autres", note encore le duo. Comme précédemment, les jeunes mettent en avant le plaisir (22,8 %) et l’apprentissage (19 %) pour justifier leur appétit de lecture, mais parlent aussi d’imaginaire (14,8 %) et d’évasion (20,7 %). Côté numérique, 18 % des filles lisent sur tablette, et 10 % des garçons mais, paradoxalement, cette proportion diminue avec l’âge : 16 % des moins de 11 ans lisent sur tablette, contre 13 % des plus de 11 ans.

Egalement interrogés sur le salon, les parents se révèlent à la fois emprunteurs en bibliothèque (78 %) et acheteurs de livres en librairie (98 %), mais aussi en grande surface (37 %) et sur Internet (47 %). Les clients des librairies sont attentifs aux conseils des libraires (51 %), les autres suivent plutôt les médias. Pour Corinne Abensour et Bertrand Legendre, les parents ont du mal à évaluer l’offre éditoriale, faute d’avoir "accès aux différentes sources d’informations et de conseils". Ce qui pose aux médiateurs des questions sur leurs pratiques, et invite à une réflexion sur les moyens d’information du grand public. "Le public de Montreuil a évolué et s’est élargi, ce qui confirme leur difficulté à comprendre l’offre et à choisir", concluent-ils.

Claude Combet

Les dernières
actualités