Le Serpent à plumes fera le 17 août sa rentrée littéraire après un an sans publication et son rachat en février dernier par La Martinière, "qui lui assure une stabilité", se félicite Pierre Bisiou. "Nous voulions être présents car nous pensons avoir quelque chose à apporter. Il y a de la place pour des écritures atypiques", estime l’éditeur, qui a d’abord relancé la maison avec Xavier Belrose et Irene Rondanini en 2014 au sein des éditions de l’Aube, publiant 18 titres de 2015 à septembre 2016.
Avec quatre traductions sur les cinq titres publiés, diffusés par Volumen-Interforum, la rentrée du Serpent à plumes sera d’abord étrangère, témoignant d’"un vrai goût pour le narratif et pour l’imaginaire qui fait un bien fou", selon Pierre Bisiou. La maison retrouvera ses auteurs telle la Coréenne Han Kang, prix Man Booker Prize International 2016 pour La végétarienne, avec une fiction sur la résilience, Leçons de grec (Points publiera à la même date son roman précédent, Celui qui revient). L’Algérien Amin Zaoui, dont Le Serpent a publié cinq titres entre 1997 et 2003, illustre cette littérature un peu décalée avec L’enfant de l’œuf, qui fait entendre la voix de deux narrateurs, un homme et son chien, qui "revendiquent la liberté et défient tous les interdits" (7 septembre). Enfin, le Syrien Niroz Malek, l’auteur du Promeneur d’Alep, revient avec Les temps anciens, une variation sur Les mille et une nuits, racontant l’histoire d’un écrivain stressé qui chaque soir, au moment d’écrire, voit surgir mille femmes dans son bureau (octobre).
Le trio fera découvrir le premier roman de l’Italienne Ginevra Lamberti, Avant tout, se poser les bonnes questions, un portrait de la jeunesse européenne qui enchaîne les petits boulots précaires (17 août), et le très iconoclaste Un moustique dans la ville du Géorgien Erlom Akhvlediani (7 septembre), "entre magie orientale et métaphysique slave", couronné par le prix Saba, le Goncourt géorgien. Des auteurs français et francophones seront programmés en 2018.
Pour défendre leur nouveau programme d’une quinzaine de titres par an, Pierre Bisiou et Xavier Belrose vont prendre la route et rencontrer les libraires, voyage qu’on pourra suivre sur les réseaux sociaux. "La période fait que les liens ont besoin de se resserrer et nous voulons aller dans les librairies expliquer notre démarche", déclare Xavier Belrose. Claude Combet