Le vainqueur de l'élection présidentielle sera connu le 6 mai au soir, alors que les millésimes 2013 des dictionnaires encyclopédiques seront en pleine impression. Maintenant habitués à ce télescopage, qui date de 1974, les éditeurs s'organisent pour actualiser à la dernière minute les articles ou tableaux concernés. "Nous avons préparé quelques pages en double, avec Nicolas Sarkozy ou François Hollande comme futurs présidents. Les bonnes partiront chez l'imprimeur dès le 7 mai, et la date de sortie restera identique", explique Jean-Benoit Ormal-Grenon, directeur éditorial chargé des dictionnaires chez Hachette Education. Traditionnellement au premier office de juillet, le Dictionnaire Hachette bénéficie d'un peu plus de marge que ses concurrents.
Larousse, leader du marché (aussi dans le groupe Hachette), a prévu de retarder sa publication d'une quinzaine de jours, à la fin de juin. "Nous avons mis en réserve une douzaine de pages, qui correspondent à autant de cahiers. Après le premier tour, il nous en restera quatre à six à actualiser, qui partiront dès le lendemain", indique Carine Girac-Marinier, directrice du département dictionnaires et encyclopédies. Auzou, qui s'accroche à ce marché dominé par des éditeurs bien plus puissants, envisage aussi un peu de retard par rapport à la programmation habituelle à la fin de juin, et fera au mieux pour actualiser les pages concernées, espère Philippe Auzou, président de la maison. Le Robert ne signale aucun changement par rapport aux années précédentes dans la mise à l'office de ses deux dictionnaires concernés, le Petit Robert illustré & Dixel et le Petit Robert des noms propres.
Les prix resteront aussi inchangés chez cet éditeur (29,99 € pour le Dixel, 59,99 € pour le PR), qui prendra donc la hausse de TVA sur sa marge et sur celle de ses revendeurs. Auzou applique une hausse minime, de 5 centimes, à 19,95 €, pour rester sous le seuil psychologique des 20 €.
Hachette se décide en revanche à le franchir et passe à 20,90 €, soit une augmentation de 5 % - la dernière hausse remontait à 2006. Larousse passera aussi un seuil et envisage de vendre son PLI 2013 à 30,50 € (+ 2 %), sans que ce prix soit encore définitif. "Mais il y aura de toute façon une hausse, il est important que la marge des libraires qui nous revendent ne soit pas dégradée", insiste Carine Girac-Marinier. A plusieurs centaines de milliers d'exemplaires annuels, l'enjeu n'est pas plus négligeable pour l'éditeur.
