Avec un revenu net de 2,838 milliards en 2010, en progression de 0,3 %, l'édition est parvenue à maintenir son activité, avec toutefois une baisse de 2,7 % du nombre d'exemplaires vendus.
Cette relative stabilité a permis à Antoine Gallimard, lors de l'assemblée générale du Syndicat national de l'édition (SNE) jeudi 30 juin, de constater que la filière “tient ses positions et ses promesses”. “Avec un chiffre d'affaires hors taxe prix public de 4,6 milliards d'euros, le livre reste la première industrie culturelle en France, très loin devant la musique et le cinéma”, a précisé le président du SNE.
Cette résistance du secteur serait de nature à conforter les efforts du Syndicat “en faveur du développement de [son] marché historique”. Dans cet esprit, Antoine Gallimard a annoncé l'organisation pendant l'été, avec le Syndicat de la librairie française, d'une grande campagne de promotion de la librairie dans la presse. Plusieurs quotidiens et hebdomadaires, dont Le Point, L'Express, Le Nouvel Observateur, Télérama, Courrier international, Elle, Le Journal du Dimanche, Libération et Le Monde ont déjà donné leur accord pour offrir des pages de publicité à cette campagne orchestrée par l'agence Rive gauche.
De son côté, la vente de livres numériques a représenté en 2010 seulement 1,8 % du chiffre d'affaires total de l'activité, pour un montant de 54 millions. “Il y a un vrai décalage, a commenté Antoine Gallimard, entre la fascination qu'exerce le numérique aujourd'hui et sa réalité commerciale. Difficile de faire la part entre les promesses crédibles d'ouverture et de croissance de nos marchés et les fantasmes que peut engendrer ce nouvel âge technologique.?N'oublions pas qu'à l'époque de la ruée vers l'or, ceux qui se sont sûrement enrichis ont été les vendeurs de pelles, de tamis et de brouettes !”
Pour autant, tout en se félicitant de l'émergence d'un marché légal de l'e-book, attractif grâce à la loi sur le prix unique du livre numérique votée le 26 mai 2010, il a rappelé l'incertitude qui l'entoure sur le plan européen et a souligné la nécessité d'oeuvrer à la construction d'une Europe de la culture “respectueuse des auteurs, des lecteur et des éditeurs”.
Pour soutenir l'application en janvier 2012 d'un taux de TVA réduit pour le livre numérique adopté par la loi des finances de 2011, le SNE a prévu une opération de sensibilisation des élus européens à Bruxelles à la rentrée, et, en décembre, l'organisation au Sénat, à Paris, d'une journée d'étude avec les principaux éditeurs européens.
Discret sur l'état des relations avec Google - “Nous avons tous signés des clauses de confidentialité” - le président du SNE a précisé que les premiers résultats de l'étude de faisabilité en cours sur la numérisation des oeuvres indisponibles sous droits seraient diffusés dans le courant de la semaine prochaine.
Enfin, la nouvelle formule du Salon du livre de Paris sera reconduite en 2012 pour une édition qui se tiendra toujours Porte de Versailles, du 16 au 19 mars, avec le Japon comme pays invité et Moscou comme ville à l'honneur.
