Le décès d'Isabelle Seguin

Isabelle Seguin © Olivier Dion

Le décès d'Isabelle Seguin

L'ancienne directrice d'Hachette littératures, devenue directrice littéraire chez Fayard, avait eu à coeur de faire entendre des voix et des analyses nouvelles.

Par Catherine Andreucci
avec ca Créé le 15.04.2015 à 23h36

Isabelle Seguin, directrice littéraire chez Fayard depuis 2010 après avoir dirigé Hachette littératures pendant 10 ans, a succombé à un cancer dans la nuit de samedi 19 à dimanche 20 mai. Elle avait 58 ans.
Tournée vers l'actualité, attentive à faire entendre de nouvelles voix, cette femme énergique et curieuse de tout, a fait découvrir l'écriture de la jeune Faïza Guène (Kiffe kiffe demain, Les gens du Balto...) ou encore les analyses du psychiatre Serge Hefez. « Ce qui m'intéresse, c'est d'être une tête chercheuse », disait-elle dans un entretien à Livres Hebdo en 2006.
Chez Hachette littératures, cette ancienne journaliste qui avait fait des études de philosophie avait construit un important secteur de psychologie, accueilli la collection littéraire « La fouine », développé les documents et la bande dessinée. Elle avait aussi redynamisé la collection de poche « Pluriel », devenue un des leaders dans le secteur des sciences humaines en poche.
Isabelle Seguin avait débuté dans l'édition chez Ramsay avant de rejoindre Calmann-Levy à l'époque où la maison était encore indépendante. C'est là qu'elle bâtit son premier grand succès d'édition avec Le ras-le-bol des superwomen de Michèle Fitoussi (1988). Après avoir travaillé au Livre de poche, elle a rejoint Hachette littératures en 2000.
Lorsque le groupe Hachette décide de l'absorption de la maison par Fayard fin 2009, elle devient directrice littéraire dans l'entreprise dirigée par Olivier Nora, qu'elle avait connu chez Calmann-Levy. Des auteurs fidèles l'y ont suivie, comme Faïza Guène, François Reynaert ou Roland Cayrol. Mais la maladie l'aura empêchée d'imprimer réellement sa marque chez Fayard, même si elle continuait à travailler sur ses textes, à répondre à ses mails, à défendre les livres devant les représentants...
« Tous ses proches, collaborateurs et amis ont été stupéfaits de son courage face à la maladie, témoigne Olivier Nora. Elle a forcé le respect et l'admiration de tous, c'était la vitalité personnifiée. »

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