La romancière sud-coréenne, Han Kang, a été distinguée mercredi 14 février du 7ᵉ prix Émile Guimet pour son roman Impossibles adieux (Grasset), traduit en français par Kyungran Choi et Pierre Bisiou. Pour la première fois, le musée Guimet a également tenu à récompenser l’autrice et l’illustrateur taïwanais Yu Pei-Yun et Zhou Jian-Xin d’un prix roman graphique pour le troisième tome de Le fils de Taïwan aux éditions Kana, traduit du taïwanais par An Ning. Lors d'une remise de prix prévue le jeudi 29 février, la lauréate de la catégorie « roman » recevra une dotation de 5000 euros, tandis que les lauréats de la catégorie « roman graphique » percevront une dotation de 2000 euros.
En concurrence avec Salman Rushdie et la japonaise Akiko Kawasaki, Han Kang s’est distinguée par « la sobriété et l’efficacité de son écriture, de sa modernité aussi et de l’universalité de la thématique de son sujet », a souligné Laure Adler, présidente du jury. Déjà couronné, en 2023, par le prix Médicis étranger et le prix Transfuge du roman asiatique, Impossibles adieux célèbre la force de l’amitié, tout en évoquant le sujet difficile du massacre, entre 1948 et 1949, de 30 000 personnes sur l'île de Jeju, au sud de la péninsule coréenne. Premier des six romans traduits en français d’Han Kang publié chez Grasset, le titre a dépassé les 10 000 exemplaires vendus, selon GFK.
Également salué par le jury, Le fils de Taïwan est un « manhua » biographique qui suit la vie de Kunlin Tsai. Après une enfance marquée par la guerre, Kunlin devient éditeur puis fondateur du magazine Prince. Il est aussi l’ombre de la réussite de l’équipe de baseball Hongye. Autant d’expériences vécues sur fond d’oppression politique de la part du régime en place. Le quatrième volume de cette série publiée depuis février 2023 aux éditions Kana, est paru en janvier dernier.
Présidé par Laure Adler, le jury du prix était composé de Yannick Lintz, Pierre Haski, Nicolas Idier, Dider Pasamonik, Constance Rivière et Ryoko Sekiguchi.
Depuis 2017, le musée national des arts asiatiques Guimet attribue le prix Émile Guimet de littérature asiatique à « une œuvre littéraire offrant un regard contemporain sur l’Asie », parue il y a moins de dix ans, son pays d’origine et récemment traduite et éditée en France.