Le membre du gouvernement répondait à une question posée par la sénatrice de l’Essonne Laure Darcos (LR). L’élue, ancienne directrice des relations institutionnelles chez Hachette Livre, relayait les inquiétudes des éditeurs de manuel scolaire, réduits au chômage technique tant que le contenu des nouveaux enseignements ne sera pas connu.
"Nul n'ignore la place du livre scolaire lors d'une réforme d'ampleur ; il constitue le premier outil de mise en œuvre opérationnelle de cette réforme, a déclaré Laure Darcos. Pour les éditeurs de livres scolaires, une véritable course contre la montre est engagée."
En réponse, Jean-Michel Blanquer a précisé le calendrier de mise en œuvre de sa réforme. Fin octobre, le Conseil supérieur des programmes (CSP) chargé d’élaborer les programmes rendra sa copie, qui fera ensuite l’objet d’une consultation publique au cours du mois de novembre, avant l’élaboration des programmes définitifs en décembre.
"Cela signifie que dès maintenant, ou à la fin du mois d'octobre au plus tard, les éditeurs peuvent prendre connaissance de ce qui se dessine. En réalité, ils sont déjà en contact avec le CSP pour avoir les premières tendances et faire travailler les équipes", a précisé le ministre de l’Education nationale.
Financement "supportable"
Dans le deuxième volet de sa question, Laure Darcos abordait les enjeux liés au financement des manuels solaires par les régions, qui devront "intégrer le coût de la réforme sur deux niveaux, seconde et première (…). Selon les estimations de Régions de France, le coût total de la réforme pour un équipement complet des élèves (…) s'élèvera à plus de 300 millions d'euros. À titre d'exemple, la région Île-de-France devra débourser 30 millions d'euros" a indiqué l’élue.
Le ministre a estimé ce coût "tout à fait supportable" et le considère comme un "investissement", même s’il précise que des "transformations sont nécessaires", notamment en matière de "modernisation". Le locataire de la rue de Grenelle prend comme exemple l’initiative de la région Grand Est qui vise à remplacer les manuels papiers par leurs versions numériques. Le projet avait toutefois été fraichement reçu par les libraires, qui s’estimaient injustement mis à l’écart.