Jacques Renard va devoir se montrer rusé car la tâche est délicate. Cet énarque de 67 ans s’est vu confier par la ministre de la Culture Audrey Azoulay une mission de médiation entre les différents acteurs impliqués dans le Festival international de la bande dessinée d’Angoulême (organisateur, pouvoirs publics, professionnels). D’un côté, demandeurs de cette médiation, les auteurs et éditeurs qui ont menacé de boycotter la prochaine édition de la manifestation suite à la succession de couacs en janvier. De l’autre, le délégué général du festival, Franck Bondoux. Celui-ci s’est dit "favorable à une réflexion commune parce que, de toute façon, ce festival ne peut se faire qu’avec la profession" dans une interview accordée au site Actua BD le 2 avril, où il s’est aussi longuement justifié, suscitant de nouvelles polémiques avec des auteures qu’il soupçonne d’avoir utilisé l’absence de femmes dans la sélection du grand prix "pour parler d’elles". Jacques Renard est habitué à la gestion de situations délicates. Cet ancien délégué national à la culture du Parti socialiste a effectué l’essentiel de sa carrière dans l’administration culturelle aux cabinets de Jack Lang (1981-1986 et 1988-1992), à la délégation aux arts plastiques (1986-1988), à l’administration générale (1992-1993), de façon éphémère à la direction de l’établissement public de la Bibliothèque de France (1993), ou à la présidence du Centre des monuments nationaux (2000-2002) d’où il a démissionné après plusieurs tempêtes. Il a déjà été médiateur dans le domaine musical. Anne-Laure Walter