"J’ai développé le secteur jeunesse pendant cinq ans mais j’avais d’emblée le projet de publier des livres pour les adultes. Je n’ai pas eu les moyens de le mener à bien et Actes Sud me le permet", raconte Sophie Giraud, qui a fondé Hélium en 2008 et se retrouve dans le giron d’Actes Sud depuis fin 2011. "Bertrand Py, le directeur éditorial d’Actes Sud, aimait beaucoup ce que j’avais publié chez Naïve et il m’a poussée à le faire", ajoute-t-elle. Sophie Giraud lancera donc en mai ses premiers titres mais elle a l’intention "d’y aller doucement". "Je ne fonctionne qu’au coup de cœur et je ne veux pas inonder le marché", affirme-t-elle.
Son programme commence par une collection de fiction - autour d’une œuvre d’art, d’un film, d’un morceau de musique, d’un lieu architectural, d’une photo… - qu’elle a appelée "Constellation", parce que ce qui l’intéresse "ce sont les liens qu’entretiennent les arts entre eux". Cette collection, ouverte aux auteurs venus d’ailleurs, porte aussi l’idée de transmission, "l’écrivain jetant un regard bienveillant sur une œuvre afin de donner envie de la découvrir". Pour les trois premiers titres qui paraissent le 18 mars, Didier Da Silva et Alban Lefranc ont travaillé sur le cinéma. Dans Louange et épuisement d’"Un jour sans fin", Didier Da Silva fait l’éloge de ce "petit film" d’Harold Ramis et l’éloge du détachement à travers la figure de l’acteur Bill Murray. Alban Lefranc, dans L’amour la gueule ouverte (hypothèses sur Maurice Pialat), "recrée à la manière d’un sculpteur un portrait du cinéaste et de sa fascination pour les femmes libres et insaisissables". De son côté, Arno Bertina a entièrement réécrit J’ai appris à ne pas rire du démon, paru chez Naïve en 2006, une variation "à la Faulkner" sur le chanteur-compositeur de country Johnny Cash et l’Amérique rurale, celle des prédicateurs, mais aussi de la drogue. Le suivant sera écrit par Patrice Bouin.
Un deuxième espace sera consacré à la littérature, avec des projets pour janvier 2016 que Sophie Giraud ne veut pas encore dévoiler ; et un troisième champ sera celui des beaux livres. Dès l’automne, on pourra découvrir le premier livre illustré, French pop, signé Christophe Conte, journaliste aux Inrocks, et Charles Berberian, auteur de BD. Sans oublier deux livres-cadeaux "dans le style d’Hélium". Claude Combet
