«Il faut beaucoup d’obstination et être résolument optimiste pour faire de l’édition », constate la Danoise Susanne Juul. La directrice de Gaïa fête cette année les 20 ans de la petite maison qu’elle a fondée avec Bernard Saint Bonnet pour faire connaître en France les littératures nordiques. Depuis ses premiers livres, la maison d’édition, installée dans les Landes, s’est ouverte à toutes les littératures, y compris française. Elle a eu un best-seller avec Le mec de la tombe d’à côté de Katarina Mazetti, qui atteint 760 000 ventes (l’auteure suédoise totalise 1,3 million de volumes vendus). Elle appartient désormais à 73 % à Actes Sud et a réalisé en 2011 un chiffre d’affaires de 2,3 millions d’euros, avec les vingt nouveautés annuelles.
« Depuis vingt ans, Gaïa élargit l’horizon », clame le slogan de la campagne anniversaire, menée en librairie de mars à la fin de l’année. Le visuel figure un paquebot qui symbolise à la fois le travail d’équipe (7 personnes) et cette exploration des terres ignorées, y compris les auteurs français qui racontent « des histoires, des aventures et apportent au lecteur le dépaysement qu’il réclame », commente l’éditrice. Dépliants, sacs, PLV, marque-pages, catalogues, et un bon de commande spécial avec 60 titres du fonds aideront les libraires à mettre en avant la maison. Pour l’occasion, Susanne Juul a concocté un programme alléchant : elle compte notamment sur Borgen, « qui se lit comme un roman à part entière ». Tiré de la série télévisée danoise culte d’Adam Price, il sera d’abord proposé en feuilleton numérique avant l’été, puis paraîtra en version papier en octobre. Après le premier tome d’une série policière médiévale d’un auteur estonien, Indrek Hargla, (L’énigme de Saint-Olav), elle publie en mars L’histoire de Bruno Matei du Roumain Lucian Dan Teodorovici, qui est invité au Salon du livre de Paris, et Maurice et Mahmoud, un roman loufoque de Flemming Jensen, l’auteur du Blues du braqueur de banque. Elle se lance aussi dans le domaine jeunesse, en coédition avec les éditions Thierry Magnier, pour une trilogie, Les cousins Karlsson, signée Katarina Mazetti, dont le premier volume, Contre fantômes et espions, paraît en mai. Outre les auteurs de polars Gunnar Staalesen et Kjell Eriksson, on retrouvera à la rentrée Jørn Riel pour un deuxième volet autobiographique d’Une vie de racontars, Anne Delaflotte Mehdevi et Maria Ernestam. En outre, les titres phares de la maison comme Le livre de Dina d’Herbjørg Wassmo (février) et La saga des émigrants de Vilhelm Moberg (mai) bénéficieront de nouvelles éditions.
Sont aussi prévues des rencontres, une exposition sur la maison, une forte présence sur les salons et une fête à Montfort-en-Chalosse.
Claude Combet