François Hollande veut préserver l'économie de la librairie

François Hollande, Aurélie Filippetti et Pierre Moscovici © Présidence de la République - L. Blevennec

François Hollande veut préserver l'économie de la librairie

Le Président de la République, accompagné d'Aurélie Filippetti et de Pierre Moscovici, a tenu à marquer son soutien aux acteurs du monde du livre en recevant ce soir environ 150 éditeurs, libraires, bibliothécaires et écrivains.

Par Christine Ferrand
avec cf, vt, avec afp Créé le 15.04.2015 à 19h12

A la veille du salon du livre, qu'il devrait inaugurer jeudi soir, le Président de la République François Hollande a tenu à marquer son soutien aux acteurs du monde du livre. Il a reçu à l'Elysée, mardi 19 mars, en soirée, environ 150 éditeurs, libraires, bibliothécaires et écrivains auxquels il a manifesté tout son intérêt, en soulignant également le rôle des collectivités locales dans la diffusion du livre et de la lecture.

Avec à ses côtés Aurélie Filippetti, Ministre de la Culture et de la Communication et de Pierre Moscovici, Ministre de l'économie et de finance, dont la présence a été très remarquée alors qu'on venait d'apprendre la démission du Ministre du budget Jérôme Cahuzac, François Hollande a réaffirmé sa volonté d'imposer face à Bruxelles l'exception culturelle française et le prix unique du livre numérique.

Il a également manifesté son souci de préserver l'économie de la librairie, sans écarter l'hypothèse de la suppression des 5% de discount autorisés par la loi Lang.

Sans grands effets d'annonce, son discours a plutôt rasséréné les professionnels présents, heureux que le président manifeste ainsi son intérêt pour leur secteur.

Des règles à fixer

"Je voulais avant de visiter les stands vous dire ce que je pensais de la politique du livre, évoquer sa place et son avenir mais aussi sa fragilité", a déclaré M. Hollande. "Je compte aussi faire respecter la chaîne du livre. Il y a des règles à fixer".

Le président s'est réjoui "que les auteurs et les éditeurs aient pu s'entendre sur le contrat d'édition à l'ère du numérique", qui sera signé officiellement jeudi entre le Conseil permanent des écrivains et le SNE.

"Les livres font partie de notre histoire, de notre identité et notre devoir c'est de les rendre accessibles à tous. Le livre c'est aussi une économie, avec 4 milliards d'euros et 10.000 emplois directs", a-t-il relevé. "Et il faut pour le livre, comme pour tous les biens culturels, une économie spécifique", a ajouté M. Hollande.

En faveur d'un rapprochement entre librairies et bibliothèques


"Je connais vos inquiétudes par rapport aux nouveaux modes de lecture (...) mais le numérique n'est pas en lui-même un risque. Le modèle repose sur la loi Lang du prix unique qui a sauvé pour un temps la librairie. La même logique doit s'appliquer au numérique", a-t-il affirmé.

Le Président a également salué l'engagement d'Aurélie Filippetti pour le livre, notamment en faveur d'un rapprochement entre librairies et bibliothèques.

"Nous avons besoin d'un réseau dense de librairies. Le gouvernement de Jean-Marc Ayrault tient à préserver ce réseau", a assuré M. Hollande sans plus de précision. Il a aussi souhaité lutter contre "toutes formes de concurrence déloyale. Que les prédateurs ne bénéficient pas d'une fiscalité avantageuse", a-t-il ajouté sans citer de nom, mais chacun avait Amazon à l'esprit.

M. Hollande a enfin insisté sur "le devoir de donner aux enfants le goût de lire. Lisez, lisez, cela rend heureux et intelligent", a-t-il conclu en citant Michel Tournier.

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