Justice

Lundi 9 août, la 17e chambre du tribunal de Paris a interdit la commercialisation, la diffusion et la promotion de Fatum, le dernier ouvrage de Pascal Herlem. Le roman, tiré à 2 000 exemplaires, devait paraître le 19 août. Les éditions Bouquins, dont l’ouvrage figurait à la rentrée littéraire, ont annoncé à Livres Hebdo via leur avocat que tous les exemplaires devaient être retournés auprès d’Interforum, leur diffuseur-distributeur. Il a été retiré des bases de données bibliographiques.
 
 
Atteinte à la vie privée
 
Fatum est directement inspiré de l’enfance de Pascal Herlem. Comme dans ses deux derniers romans, Limoges (Gallimard, 2017) et La sœur (Gallimard, 2015), l’auteur revient sur son passé familial douloureux marqué par la présence d’une sœur handicapée, Françoise. A la différence des deux autres textes, Fatum change de point de vue. Il s’axe sur Didier Herlem, le cadet de Françoise. Cette particularité amène l’ex-femme et les deux enfants de Didier Herlem à intenter une action en justice pour atteinte à la vie privée. Ils souhaitent que le livre ne soit pas publié.  
 
Les trois demandeurs sont entendus le 4 août au tribunal de Paris et obtiennent gain de cause cinq jours plus tard. "Le dommage imminent qu’entraînerait la diffusion et la commercialisation de l’ouvrage [...] est donc caractérisé [...]. S’agissant de la divulgation des détails les plus intimes de la vie des demandeurs, un tel dommage serait irréparable et justifie qu’il soit fait droit à la demande d’interdiction sous astreinte qu’ils ont formée.", retranscrit le site Actualitté qui a eu accès à l’ordonnance de justice. 
 
La rapidité avec laquelle le procès a été jugé n’a pas permis à la partie défendante de prendre connaissance de l’assignation en justice à temps. Ni l’éditeur, ni l’auteur n’ont pu être entendus durant ce jugement. 

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