Surdiffusion

"Edelweiss dans le monde francophone, c’est parti : l’outil fonctionne et nous lançons sa commercialisation", annonce Matthieu de Montchalin à l’origine de l’introduction en France de cette plateforme créée il y a dix ans aux Etats-Unis. Le P-DG de la librairie L’Armitière (Rouen) a créé à cette fin CSL, une société en SAS dont il est l’actionnaire unique, et a passé pour trois ans un accord de distribution exclusif avec Above the Treeline, qui a fondé Edelweiss.

Outil digital de surdiffusion, Edelweiss permet aux éditeurs de présenter leurs nouveautés à paraître auprès des professionnels du livre, à commencer par les libraires. "Ces informations ont vocation à être accessibles gratuitement de manière simple et standardisée, alors qu’aujourd’hui chaque diffuseur a son mode de transmission et nombre de libraires échappent à toute communication", observe Matthieu de Montchalin. Au-delà des fiches-articles, Edelweiss doit permettre aux libraires de demander des services de presse numériques et de passer leurs commandes qui seront ensuite transmises à leurs partenaires habituels (représentant, commercial…). Enfin, la plateforme est susceptible d’opérer comme un réseau social où les professionnels pourront échanger commentaires et coups de cœur. Côté éditeurs et diffuseurs, Edelweiss a vocation à développer la visibilité de leurs nouveautés et à faciliter le travail préalable au passage du représentant, permettant à ce dernier de se concentrer sur des échanges plus qualitatifs avec les libraires.

Mais la révolution d’Edelweiss réside aussi dans son modèle économique basé sur une facturation des éditeurs. "La facturation sera fonction de leur production avec un prix de base de 90 euros par nouveauté", annonce Matthieu de Montchalin, précisant que, pour le fonds, les informations apportées par le Fel seront intégrées gratuitement. Les Arènes est la première maison à avoir rejoint Edelweiss, annonce Matthieu de Montchalin, qui assure avoir aussi obtenu "un accord de principe" de L’Ecole des loisirs et "un réel intérêt" d’Actes Sud. Sans aucun engagement toutefois.

Sachant que l’intérêt de la plateforme repose sur le nombre d’éditeurs qu’elle séduira, l’enjeu est désormais de convaincre un maximum d’entre eux de la rejoindre. "Avec 300 000 euros de fonds mobilisés, j’ai deux ans pour enclencher une dynamique", estime Matthieu de Montchalin. Observant le succès de l’outil aux Etats-Unis, où il accueille 95 % de la production, et son implantation dans plusieurs pays dont l’Angleterre et l’Allemagne, il espère, pour la version francophone, l’intégration de 15 000 nouveautés dès 2019 et de 50 000 en 2022, conscient que les grands groupes seront les derniers à participer. Clarisse Normand

16.03 2018

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