On ne sait pas encore si les littératures de l'imaginaire parviendront, tel le polar vingt-cinq ans plus tôt, à percer vraiment la muraille qui les cantonne dans une niche spécialisée à l'écart de la littérature « blanche ». Mais, de retour en force dans le roman comme en bande dessinée et dans le livre pour la jeunesse, avec une production et des ventes en hausse sensible, elles ont marqué des points cette année.

À l'instar du Persépolis de Marjane Satrapi, de L'Arabe du futur de Riad Sattouf ou de Moi ce que j'aime c'est les monstres, d'Emil Ferris pour la BD, Les furtifs, d'Alain Damasio, fait exploser les frontières d'un genre qui, en dépit d'heures de gloire au tournant des années 1960 et 1970, est longtemps resté l'apanage d'une communauté de passionnés. Cette bonne nouvelle pour les éditeurs spécialisés, comme pour les autres dont la curiosité se trouve attisée, manifeste la vitalité de l'édition. Pour mûre qu'elle soit, celle-ci parvient, par sa sensibilité aux tendances profondes de la société, et par la ténacité dont elle fait preuve pour les embrasser, à s'ouvrir sans cesse des perspectives nouvelles.

Aux nouveaux horizons qui s'offrent à la science-fiction et au fantastique répondent les premières expériences des éditeurs dans le jeu vidéo. Poussé par son ancrage dans la bande dessinée à déployer ses personnages et ses univers de papier sur d'autres supports, Média-Participations s'est installé à l'avant-garde d'une édition désormais organisée en mode défrichage dans ce secteur en rapide transformation. Hachette a créé une nouvelle branche Hachette Mobile Studios, qui procède par croissance externe à l'acquisition de nouvelles compétences. Vivendi a placé l'hybridation, le métissage, la construction de passerelles avec ses filiales dans l'audiovisuel et le jeu au cœur de la stratégie éditoriale et commerciale qui a présidé au rachat d'Editis au début de l'année. On verra qui tirera le mieux son épingle du jeu.

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