i le bilan économique du marché du livre pour l’année 2016, disponible d’ici à quinze jours, s’annonce sous le signe de la stabilité, il ne le doit pas aux locomotives des ventes. D’après les données qui ressortent des palmarès annuels GFK/Livres Hebdo, les ventes cumulées des 50 meilleures ventes de l’année plafonnent à 12,7 millions d’exemplaires, soit près de 3 millions de moins qu’en 2015. Cette contraction peut en partie s’expliquer par l’absence d’une nouveauté Astérix, qui a généré à elle seule il y a deux ans 1,6 million de ventes, mais pas seulement. Le nombre de volumes des blockbusters vendus chute non seulement en bande dessinée, mais aussi en fiction adulte, en livre illustré pour la jeunesse, en beau livre et, dans une moindre mesure, en pratique et en poche. Seuls les secteurs des essais et documents et surtout de la jeunesse, en grand format et en poche, voient leurs titres à succès bénéficier d’une croissance des ventes.
Il est vrai que si les palmarès 2016 font la part belle à plusieurs long-sellers (Le charme discret de l’intestin, Ta deuxième vie commence quand…, Simplissime, etc.) et aux auteurs les plus installés, ils ménagent un nombre limité de ces surprises qui permettent périodiquement au marché du livre de sortir de son lit. Cela met d’autant plus en relief les percées opérées par Petit pays de Gaël Faye, En attendant Bojangles d’Olivier Bourdeaut, mais aussi Le grand marin de Catherine Poulain, Un président ne devrait pas dire ça… de Gérard Davet et Fabrice Lhomme ou Vous n’aurez pas ma haine d’Antoine Leiris.
C’est finalement le secteur de la bande dessinée qui surprend le plus cette année. Le manga revient en force avec des séries nouvelles portées par des éditeurs outsiders comme Kurokawa, Ki-oon ou Michel Lafon. Le label indépendant 6 Pieds sous terre, mais aussi Allary et Les Arènes apparaissent comme des maisons avec lesquelles il faut compter aux côtés des éditeurs spécialisés. Une phase de renouveau des genres et des acteurs du secteur s’ouvre, que Livres Hebdo met en lumière à la veille du Festival d’Angoulême, du 26 au 29 janvier.
