Nathan scolaire lance le 23 juin à destination des classes de seconde le troisième manuel d'histoire franco-allemand L'Europe et le monde, de l'Antiquité à 1815, qui fait suite aux deux autres volumes transnationaux parus en 2008 pour les premières et en 2006 pour les terminales.

Les ventes cumulées à fin 2010, s'élèvent pour le tome 1 à 50 000 exemplaires pour l'édition française et autant pour l'édition allemande assurée par Klett, et pour le tome 2 à 16 000 en France et 15 000 en Allemagne. Cependant le nouveau titre n'est tiré qu'à 7 000 exemplaires.

« L'adéquation voulue au départ entre le manuel franco-allemand et les livres nationaux n'existe plus », déplore Françoise Fougeron, directrice générale de Nathan Scolaire, qui précise que « la réforme des lycées qui entrera en application à la rentrée 2010 modifie le programme d'histoire ; le découpage de celui des secondes ne correspondra plus à celui dispensé en Allemagne ; et l'enseignement en histoire deviendra même optionnel pour les terminales scientifiques. »

De son côté, interrogée par l'AFP, l'historienne Corinne Defrance (CNRS) note que « les auteurs du troisième volume, désespérés, ont failli jeter l'éponge.?Pour eux, il ne s'agit pas de travailler pour la gloire symbolique des relations franco-allemandes. Le succès d'un manuel se mesurant à son utilisation dans les classes ». La chercheuse estime que cette collaboration « était une idée extrêmement intéressante, osée. Non pas que des historiens franco-allemands parlent ou écrivent ensemble du passé, mais que cela arrive au niveau de l'enseignement ».

Selon Françoise Fougeron, chez Nathan, les volumes du manuels commun « seront vraissemblablement achetés par le grand public ou des historiens, et pourront être utilisés par des enseignants comme un outil précieux en complément voire en éclairage, de par le regard croisé franco-allemand proposé ».

Le projet de manuel transnational remonte à la proposition en 2003 du Parlement franco-allemand des jeunes au président Jacques Chirac et au chancelier Gerhard Schröder à Berlin, à l'occasion du 40e anniversaire du traité d'amitié franco-allemand, aussi connu sous le nom de Traité de l'Elysée.