Sibylle Lacan, deuxième fille issue du premier mariage de Jacques Lacan avec Marie Louise Blondin (1906-1983), est morte à Paris à son domicile dans la nuit du 8 au 9 novembre 2013, selon une information parue sur LeMonde.fr samedi 9 novembre.

Née le 26 novembre 1940, elle avait connu une certaine notoriété en 1994 Un père (Gallimard), livre traduit en une quinzaine de langues, où elle évoquait ses relations avec son père. « Ce livre n'est pas un roman ou une (auto)biographie romancée...  Mon propos était tout autre : faire surgir de ma mémoire tout ce qui s'est passé d'important, de fort, tragique ou comique, entre mon père et moi. Parler du père que Jacques Lacan fut pour moi, non de l'homme en général, et encore moins du psychanalyste » expliquait-elle à propos de son essai.

Traductrice de l'espagnol, de l'anglais et du russe, Sybille Lacan expliquait que le langage, la langue et la parole primaient sur toutes les autres formes d'expression. Elle n’a publié qu’un autre livre, Points de suspension (Gallimard, 2000), cette fois-ci dédié à sa mère. Un livre composé de "bouts", selon l'expression de l'auteur, réunis dans un ordre qui obéit à la composition d'un puzzle dont l'image première est celle de la mère : l'ouvrage lui est dédié. Cette succession de petits récits - évocations de l'enfance, portraits d'amis ou de parents, rêves – démontre que la mémoire est souvent fragmentée.

Sybille Lacan  était restée à l’écart de la querelle juridique qui avait opposé sa demi sœur Judith Miller (née Judith Bataille) à la biographe de Jacques Lacan, Elisabeth Roudinesco il y a deux ans.