L'auteur et polémiste Boualem Sansal et la journaliste du FigaroDelphine Minoui ont été primés jeudi 15 juin du 2ème prix Constantinople pour l'ensemble de leurs œuvres.
Arabisation de l'enseignement en Algérie
Né en Algérie, Boualem Sansal est ingénieur de formation, enseignant, économiste et haut fonctionnaire au ministère de l'Industrie algérien. S’étant décidé à écrire sur l’encouragement de Rachid Mimouni, il est remarqué en 1999 avec son premier livre, Le Serment des Barbares (1999 - Gallimard) qui reçoit le prix du Premier roman et le prix des Tropiques. Son livre Poste restante, une lettre ouverte à ses compatriotes (2006 - Gallimard), est resté censuré dans son pays. Polémiste vigoureux – il a entre autres vivement critiqué l’arabisation de l’enseignement en Algérie –, il fait alterner dans son œuvre le genre de l’essai, dont deux écrits avec Boris Cyrulnik, et celui du roman. Dernier paru : Abraham ou la cinquième alliance aux éditions Gallimard en 2020.
Premier roman en 2023
Née à Paris, d’une mère française et d’un père iranien, Delphine Minoui est grand reporter au Figaro. Depuis plus de vingt ans, elle couvre l’actualité liée au Proche et Moyen-Orient. Lauréate du prix Albert-Londres 2006 pour ses reportages en Iran et en Irak, elle a vécu à Téhéran, Beyrouth et Le Caire avant de s’installer à Istanbul en 2015. Sensible au pouvoir des mots dans une région où ils sont souvent étouffés, elle s’emploie, au-delà de ses articles, à faire sortir de l’ombre des récits d’espoir. Ses ouvrages les plus remarqués, Je vous écris de Téhéran (2015 - Le Seuil) et Les Passeurs de livres de Daraya (2017 - Le Seuil), donnent la parole à des héros anonymes, porteurs de lumière au cœur de l’obscurité. Avec L’Alphabet du silence (2023 - L'Iconoclaste), roman d’amour et d’engagement, elle bascule pour la première fois dans la fiction en s’inspirant de la résistance d’universitaires turcs, accusés de « terrorisme » après avoir signé une pétition pour la paix.
Rapprocher les deux rives de la Méditerranée
Décerné par un jury de neuf membres (voir ci-après) et doté de 10 000€, le prix Constantinople couronne chaque année depuis 2022, et pour l’ensemble de son œuvre, une ou deux personnalités, auteurs d’une œuvre littéraire importante – romans, récits ou essais, écrits en langue française ou traduits – voire d’un seul livre marquant, qui, par ses personnages, ses intrigues et son inspiration (s’agissant d’un roman ou d’un récit), ou par son analyse approfondie des forces en jeu et sa rigueur (dans le cas d’un essai), œuvre à l’apaisement dans un contexte conflictuel.
Le jury du prix Constantinople 2023
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Par
Élodie Carreira
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