La romancière française d'origine belge Béatrix Beck, prix Goncourt 1952 pour
Léon Morin prêtre (Gallimard), s'est éteinte à l'âge de 94 ans, a annoncé dimanche à l'AFP sa petite-fille, Béatrice Szapiro.
Née en Belgique en 1914, Béatrix Beck est décédée dans la nuit de samedi à dimanche dans la maison de retraite où elle vivait, à Saint-Clair-sur-Epte (Val d'Oise). Née en Suisse d'une mère irlandaise et d'un père belge, mi-letton mi-italien, elle-même de nationalité belge, Béatrix Beck était devenue française en 1955. Des emplois de professeur l'avaient conduite aux Etats-Unis et au Canada dans les années soixante, une matière dont elle nourrira son oeuvre.
Elle laisse une trentaine d'oeuvres, des romans pour l'essentiel, mais aussi des contes, poèmes et pièces radiophoniques.
Léon Morin prêtre avait été porté avec succès à l'écran par Jean-Pierre Melville, avec pour rôles principaux Jean-Paul Belmondo et Emmanuelle Riva.
Mme Szapiro a évoqué une créatrice à l'esprit libre, quelque part citoyenne du monde : "Le goût des mots, le sens de la féerie, le refus des concessions".
Mme Szapiro souligne également "l'attachement à l'idéal communiste" que sa grand-mère avait manifesté jusqu'à ses derniers jours.
Beatrix Beck, qui avait collaboré à L'Express de Françoise Giroud, avait publié son premier roman, Barny, en 1948, à la suite de quoi elle deviendra quelque temps la secrétaire d'André Gide. La décharge (1979) lui avait valu le Prix du livre Inter.
Editée successivement chez Gallimard, au Sagittaire et chez Grasset, Béatrix Beck avait aussi obtenu le prix Prince Rainier de Monaco et le prix de l'Académie française pour l'ensemble de son oeuvre.