Pour Fleur Pellerin, ministre de la Culture et de la Communication, “ce qui s’est passé ce matin au siège de Charlie Hebdo est une attaque odieuse contre un des piliers de notre démocratie, un acte d’une barbarie extrême contre ceux qui, au quotidien, font vivre l’information et animent le débat public. Je veux saluer le courage de ces combattants de la liberté, de toutes les femmes et de tous les hommes qui portent haut les valeurs de la liberté d’expression dans l’exercice quotidien de leur métier, l’un des plus beaux qui soient. Je veux saluer avec force leur engagement pour la démocratie. La République est et sera toujours aux côtés des défenseurs de la liberté d’information et d’expression. Nous défendrons ces valeurs avec toute la fermeté nécessaire”.
Le Syndicat national de l’édition se dit dans un communiqué “profondément bouleversé par l’attentat perpétré aujourd’hui contre le journal Charlie Hebdo, qui a coûté la vie à de nombreuses personnes. Il dénonce l’atteinte ignoble à l’encontre de la liberté de la presse, de la liberté d’expression et de publier, fondements de la démocratie. Nous saluons la mémoire des auteurs lâchement assassinés, les dessinateurs Cabu, Charb, Tignous et Wolinski, ainsi que l’auteur et journaliste Bernard Maris, ces esprits libres dénonçant inlassablement tous les fanatismes et obscurantismes. La barbarie, qui s’attaque aux auteurs, à l’écrit, à l’esprit, n’aura pas le dernier mot”.
Lionel Hoëbeke, directeur des éditons Hoëbecke, qui ont publié de nombreux dessinateurs de Charlie, a confié à Livres Hebdo que “c’est épouvantable. C’est un vide énorme, un vide national, et qui est arrivé d’un coup, sans prévenir. J’ai perdu des amis, et tout le monde a perdu d’immenses personnalités, des résistants, toujours libres et courageux dans leur pensée. Ce qui peut les caractériser tous, Cabu, Charb, Tignous, Wolinski ou Bernard Maris, malgré la virulence avec laquelle ils pouvaient s’exprimer dans leur métier, c’est leur gentillesse absolue. Ils avaient tous un coeur d'enfant. Je manque de mots pour décrire l'horreur de ce qui vient de se passer”.
Les éditions Glénat notent que “parmi les 12 personnes assassinées ce matin à la rédaction de Charlie Hebdo, quatre auteurs proches des éditions Glénat sont morts parce qu’ils défendaient leurs idées, leur vision du monde, leur bonheur de toujours dessiner notre vie quotidienne. Lâchement exécutés dans leurs bureaux parisiens par des individus lourdement armés, ils sont morts au champ d’honneur de la liberté de la presse. Toutes les équipes des éditions Glénat, choquées par l’annonce de la disparition de leurs amis, font part de leur solidarité avec l’ensemble des journalistes, dessinateurs de presse et auteurs, qu’elles côtoient tous les jours dans leur travail, et qui se sentent aujourd’hui aussi menacés”.
Le Syndicat de la librairie française déclare que “la communauté des libraires exprime son indignation face à l’ignoble attentat qui a visé Charlie Hebdo. La liberté d’expression, de création ou d’édition constituent des principes absolus que les libraires, comme tous ceux qui sont attachés à la démocratie et aux droits fondamentaux, sont plus que jamais résolus à défendre”.
Le Festival international de la bande dessinée d'Angoulême souligne dans sa déclaration que “aujourd’hui, au siège de Charlie Hebdo, des hommes sont morts pour avoir été des dessinateurs, des esprits libres. Certains d’entre eux nous étaient très familiers – en particulier Georges Wolinski, Grand prix du festival 2005. Tous nous étaient proches, car ils avaient ce même talent de savoir tout dire en quelques traits, pour nous donner à penser. Nous avons une certitude : le dessin, lui, est éternel et, dans nos coeurs, les dessinateurs disparus de Charlie Hebdo le seront toujours aussi”.
L’Association des critiques et journalistes de bande dessinée (ACBD) exprime dans un communiqué “sa douleur et sa colère face à l’attentat qui a frappé Charlie Hebdo, sa solidarité et son soutien à nos collègues, journalistes et dessinateurs, aux policiers et à leurs familles. Nous saluons la mémoire des grands auteurs qui ont été lâchement assassinés, dans l’exercice de leur métier. C’est leur liberté d'expression, fût-elle considérée comme blasphématoire par certains, et donc la nôtre à tous qui a été attaquée. Charlie Hebdo, c’est nous tous”.
L’Association des Librairies Atlantiques rappelle dans un communiqué que “certaines personnes choisissent de combattre avec courage, détermination, intelligence et humour. Ces personnes nous éclairent et nous aident à comprendre un monde complexe et souvent obscur. Il est juste choquant, révoltant, inadmissible qu’elles subissent une violence telle que celle de ce triste jour. L’Association des Librairies Atlantiques en Aquitaine tient à témoigner son soutien et sa vive émotion auprès de la rédaction de Charlie Hebdo, de ses familles et amis, et de toute la profession”.
Les libraires de Folies d'encre font savoir que “il est rare que, au nom de la librairie Folies d’encre, nous prenions directement la parole. Mais aujourd’hui, impossible de se taire. Nous faisons partie des générations de libraires dont le parcours a été jalonné par le travail de ces dessinateurs, et leur liberté de création répond à notre liberté de choix. Dire que nous sommes tristes est peu de choses, en fait, nous sommes accablés. Pour autant, nous savons qu’il faudra toujours défendre vaillamment la liberté de penser, et être, aujourd’hui, encore plus démocrate qu’hier”.