Moins d'une semaine après l'appel du Syndicat des distributeurs de loisirs culturels (SDLC) et du Syndicat de la librairie française (SLF) à une plateforme interprofessionnelle de distribution du livre numérique gérée conjointement par les éditeurs et les libraires (notre information du 13 janvier), le PDG d'Hachette Livre a indiqué dans une interview au Figaro du 19 janvier “ne pas comprendre” cette initiative.

“Connaissez-vous un secteur d'activité où détaillants et fournisseurs s'entendent pour alimenter le marché ?”, demande Arnaud Nourry.

“A chacun son métier”, proclame-t-il, soulignant qu'“il revient aux éditeurs et à eux seuls (...) de numériser leurs ouvrages et de les mettre à disposition des libraires via une plateforme de stockage et de distribution”.

Constituer une interface commune

Rappelant que les éditeurs français ont créé “trois grandes plateformes diférentes”, Numilog (Hachette Livre), Eden Livres (Flammarion, Gallimard, La Martinière) et e-Plateforme (Editis, Média-Participations), le PDG d'Hachette indique qu'il a écrit fin 2009 à ses confrères “pour leur proposer de constituer une interface commune offrant aux libraires la facilité d'un seul accès”, et qu'“une première réunion technique qui ne préjuge pas de leur décision” a eu lieu “la semaine dernière”.

Selon Arnaud Nourry, pour un investissement “faible”, d'environ 500 000 euros,“ce «hub» pourrait être lancé dans les trois prochains mois”, et prendre la forme juridique d'un groupement d'intérêt économique (GIE), dont chacun des trois grands acteurs pourrait détenir un tiers du capital.

Précisant qu'Hachette est “enthousiaste face à l'arrivée du numérique”, dont il prévoit le décollage en France “à partir de 2011”, son PDG se “félicite du soutien unanime des pouvoirs publics au prix unique du livre numérique” et se réjouit du consensus apparu autour d'une réduction de la TVA à 5,5 %.

“Un prix unique ne signifie pas le même prix que celui du support physique. Un écart de 20 à 35 %, selon les cas, est envisageable sur le livre numérique”, estime toutefois Arnaud Nourry, qui réaffirme que “c'est à l'éditeur de fixer ce prix”, soulignant que “ce n'est pas aux fabricants de lecteurs numériques de dicter le prix des livres numériques en France”.