Vous l’aurez remarqué, ce blog ne s’alimente plus guère, et il ne survivra pas à l’été. La raison en est simple : la presse française, dont il devait tirer son miel, devient vraiment consternante. La couverture de L’Express de la semaine dernière (« Sarkozy et les riches », qui n’était que la 3467ème du même genre depuis le début de l’année, rien que pour les hebdomadaires) a en quelque sorte constitué la goutte d’eau qui m’a fait refermer mon porte-monnaie. Moi qui ai consommé tant de journaux, je n’ai plus le goût, ces temps-ci, d’acheter de journaux français. En revanche, je ne résiste pas à l’envie de citer la tribune parue dans les pages « Opinions » du New York Times de ce week-end, titrée « Liberty, Equality, Envy », et signé… Amélie Nothomb. Quelle ne fut pas ma stupéfaction de tomber sur ce papier. En effet, nous ne sommes pas habitués, de ce côté-ci de l’Atlantique, à ce qu’Amélie Nothomb s’engage sur le terrain politique, ni même qu’elle n’émette, en dehors de parler de ses romans, le moindre avis sur quoi que ce soit (même pas la longueur des chapeaux dans les dernières collections des créateurs). Pourtant, depuis que le NYT s’est fait abuser en publiant la tribune d’un faux Bertrand Delanoë, on peut supposer qu’ils ont vérifié qu’il s’agissait bien de la french writer, « the author of “Tokyo Fiancée” and “The Life of Hunger’ ’ » (sic). Dans cette tribune libre, Amélie n’y va pas de main morte. Elle explique que les Français, dans leur immense majorité, aiment Barak Obama (à part « quelques intellectuels qui considèrent qu’il est trop aimé et avec trop d’ardeur »), et qu’ils envient aujourd’hui les Américains d’avoir un tel leader. Quand Obama pique une colère « elle est considérée comme presque sacrée ». Quand il rit, « nous rions avec lui ». En revanche, constate Amélie, « quand notre président Nicolas Sarkozy se met en colère, nous rions. Quand il rit, nous nous demandons pourquoi ». Et la fin est encore plus méchante…