Les revendeurs de livres qui utilisent la place de marché (marketplace) d’Amazon se sont vu imposer une hausse de 43 % de la commission que le site prélève sur leurs ventes. Au 4 avril, elle est passée à 15 %, contre 10,44 % auparavant, auquel il faut ajouter 0,45 euro de frais fixes, contre 0,30 euro, sans que le cybermarchand donne la moindre explication dans la note sèche qu’il a envoyée à ses revendeurs. Sur le forum qui leur est réservé, toujours sur Amazon, nombre d’entre eux ont laissé éclater leur dépit, tout particulièrement les professionnels de l’occasion qui utilisent aussi le service de stockage et d’expédition depuis les entrepôts du site, dont le tarif a aussi beaucoup augmenté au 1er janvier dernier. « Nous, les petites mains, on bosse dur pour payer nos impôts, qui retourneront dans la poche d’Amazon pour sa prochaine implantation », écrit ainsi un certain « Charlie Brown », faisait allusion à la fois au système d’évasion fiscale de la multinationale et aux subventions qu’elle reçoit pour l’ouverture de ses entrepôts en Bourgogne, et dans le Nord. Les commissions prélevées sur les revendeurs européens de la markeplace ont généré 757 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2011 (+ 56 % par rapport à 2010). Par ailleurs, le site fait désormais une promotion active de son programme « Amazon rachète » auprès de ses clients, pour reprendre leurs livres et les revendre ensuite sous le label « offres reconditionnées ». En occupant ainsi en direct le marché de l’occasion, il concurrence les revendeurs spécialisés qu’il avait attirés, et dont il a pu observer l’activité. H. H.