14 janvier > Roman France

Arthur Berthier, 30 ans, est un garçon très rock’n’roll, dans son œuvre de critique musical au quotidien (de gauche) L’Avenir comme dans sa vie : Marianne, son ex-femme, une enquiquineuse qui travaille dans la com et ne pense qu’à l’argent, l’a quitté pour Albin, son ex-meilleur ami, romancier à succès. Sa fille, Emilie, le méprise et lui fait sentir qu’il est un raté.

Mais c’est à cause d’une bêtise que son destin va basculer. A l’occasion d’un Midem à Cannes, une soirée avec la DJ Jannike dégénère : alcool, schnouf, et le minibar de sa chambre atterrit sur le capot d’une C6. Furieux et accablé par le montant de la facture, son rédacteur en chef le rétrograde, lui et son complice Hassan, photographe marocain et fils d’ambassadeur, aux "infos géné". Pour leur premier reportage, les voici au square Clignancourt, au contact de sans-papiers afghans. Dont un, Daoud, un architecte pachtoune, avec qui il se lie. Mais voici que le reporter novice est pris dans une charge de CRS et se fait castagner. Direction Lariboisière. Rien de grave, mais sa mésaventure va devenir un scandale d’Etat. L’Avenir exploite le filon, ses ventes augmentent de 25 %.

Du coup, Arthur devient quelqu’un que tout le monde s’arrache. Son patron le rétablit dans ses fonctions musicales, un éditeur lui commande son autobiographie, le ministre de l’Intérieur le reçoit… pour lui parler de Led Zeppelin. Sa fille le redécouvre, pas peu fière de frimer à son lycée. Même le commissaire Bassan, dont le fils est le leader des White Trash, passe l’éponge sur son soutien aux clandestins. Entre-temps, Arthur est devenu ami avec Daoud, un gars épatant et qui a une sœur, Marzia, médecin à Londres, qui va faire chavirer son petit cœur.

De l’influence du lancer de minibar sur l’engagement humanitaire, deuxième roman de Marc Salbert, est un conte pince-sans-rire allègrement troussé, derrière lequel se dissimule à peine une satire de notre société, argent, médias, politique… Seul antidote : l’amour.

J.-C. P.

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