4 septembre > Patrimoine France

Depuis sa fondation par Richelieu en 1635, l’une des fonctions fondamentales de l’Académie française est de veiller au "bon usage" de la langue française, le cœur de notre patrimoine commun, non point en gendarme, mais plutôt en timonier qui tente de garder le cap du respect dû au français, dont nous sommes juste les dépositaires.

Pour ce faire, l’Académie dispose de son Dictionnaire, mais son rythme et son format (la compagnie travaille actuellement sur le dernier volume de sa neuvième édition depuis les origines) ne le rendent pas très accessible aux usagers. Celle que l’on présente souvent comme "la vieille dame du quai Conti" a décidé, en 2011, de surfer sur la modernité en créant le site Dire, ne pas dire, qui rencontre un succès grandissant chez tous ceux qui, comme disait Maurice Druon, "ont la langue française en partage". Ce site est animé par le professeur Yves Pouliquen, rédigé par la Commission du dictionnaire, composée d’académiciens, avec la collaboration du Service du dictionnaire, une équipe d’universitaires. L’éditeur Philippe Rey a eu l’idée de reprendre une partie de la matière du site, rappels de règles élémentaires et conseils pratiques, sous la forme d’un abécédaire.

Ce Dire, ne pas dire devrait être un bréviaire auquel se reporter chaque jour. Non seulement il peut nous éviter des fautes de vocabulaire et de syntaxe : finie l’hésitation entre "attention" et "intention", "résidant" et "résident", terminés les "après que" suivis du subjonctif. Mais surtout, il peut nous permettre de résister aux sirènes d’une pseudo-modernité qui règne et abuse des anglicismes (souvent dépourvus de sens pour les Anglo-Saxons eux-mêmes) et transforme notre langue en un charabia inacceptable : assez de coach, de timing, de look et de book, assez de choses "actées", "impactées", d’équipes "supportées" ou de "créneaux alternatifs", entre cent exemples.

Il existe, en bon français, dont le professeur Pouliquen, dans sa préface, rappelle la richesse lexicale inégalée, tant de mots précis, simples et usuels, que nos trissotins "branchés" ignorent ou négligent. On sait désormais quoi leur offrir pour Noël.

J.-C. P.

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