Rentrée jeunesse

Dossier rentrée jeunesse, une volonté de renouvellement

Au Salon du livre jeunesse de Montreuil en 2012. - Photo Olivier Dion

Dossier rentrée jeunesse, une volonté de renouvellement

Eclairée par de grosses sorties cinéma et marquée par d’importants lancements, la rentrée jeunesse s’annonce riche, particulièrement en fiction. En petite enfance comme en albums, les éditeurs, adossés à leurs valeurs sûres, installent de nouveaux héros. Des angles éditoriaux originaux revitalisent le documentaire tandis que l’engouement pour les coffrets et les livres d’activités ne se dément pas.

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Par Charles Knappek
Créé le 29.08.2014 à 02h31 ,
Mis à jour le 01.09.2014 à 14h47

Le cinéma s’annonce comme la première locomotive de la rentrée jeunesse 2014. La sortie en salle le 20 août de Nos étoiles contraires donne des ailes à Nathan, qui a publié en février 2013 le roman éponyme de John Green (plus de 10 millions d’exemplaires vendus dans le monde) racontant l’histoire de deux jeunes atteints d’un cancer. Gallimard Jeunesse a remis à l’office trois titres de l’auteur avec une nouvelle couverture dans sa collection "Scripto". Magnard aborde également la rentrée avec le sourire puisque l’adaptation cinématographique du Grimoire d’Arkandias, premier tome de La trilogie d’Arkandias d’Eric Boisset, sort le 22 octobre. L’Ecole des loisirs remet sur le marché Le passeur, best-seller de Lois Lowry, à l’occasion de l’arrivée sur les écrans de The giver, le 29 octobre. L’éditeur en profite pour publier Le fils, dernier tome de cette tétralogie se déroulant dans une société futuriste où les sentiments ont disparu et où les règles de vie sont édictées par "La voix". Chez Pocket Jeunesse, deux titres surfent sur l’actualité cinéma : Le labyrinthe, premier tome du cycle L’épreuve de James Dashner, en salle le 15 octobre et remis en vente le 2 octobre ; et La révolte, 3e tome de Hunger games, le 19 novembre sur les écrans. Enfin, Larousse anticipe déjà la sortie du 7e opus de La guerre des étoiles le 18 décembre… 2015, avec trois nouveautés, dont un livre tout en "scanimations", Star wars, 11 scènes cultissimes.

"Nous voulons renforcer la littérature jeunesse stricto sensu après plusieurs années orientées vers les jeunes adultes." Cécile Térouanne, Hachette- Photo OLIVIER DION

Foisonnement littéraire

La production reste particulièrement abondante en fiction. En premières lectures, Rageot poursuit le développement de la série L’année de Jules d’Hubert Ben Kemoun, lancée en juin, avec deux nouveaux titres le 16 septembre. On retrouve le même auteur pour Le cadeau de la princesse qui avait déjà tout chez Albin Michel Jeunesse, qui publie aussi pour les plus jeunes Diabolique dentiste de David Walliams, l’auteur - également acteur - qui monte au Royaume-Uni et qui publie en parallèle l’album Un éléphant légèrement encombrant !. Syros parie sur Le livre des super-pouvoirs de Xavier Maujean, illustré par Roland Garrigue, et lance la collection "Mini Soon +", qui s’insère entre "Mini Soon" et "Soon" pour cibler les lecteurs de 10 ans. Belin Jeunesse lance pour les 7-9 ans la nouvelle série Les Chabadas, signée Daniel Picouly et illustrée par Colonel Moutarde. Daniel Picouly livre également Little Piaf : il faut sauver la reine, illustré par Frédéric Pillot (Albin Michel Jeunesse). Et on retrouve ces deux auteurs chez Magnard pour Lulu et le château des quatre saisons et Lulu et le loup bleu, nouvel opus de la série Lulu Vroumette.

"On ne peut pas participer à la chasse au trésor sans lire le roman, mais on peut lire le roman sans s’en soucier. Le jeu mobile quant à lui est indépendant du livre, même s’il se fonde sur la mythologie d’Endgame." Thierry Laroche, Gallimard Jeunesse- Photo OLIVIER DION

Gallimard Jeunesse lance un nouveau héros en "Folio cadet" avec Lou Pilouface de François Place : deux premiers tomes de cette série de petits romans illustrés dans l’univers nautique paraissent le 2 septembre, chacun tiré à 10 000 exemplaires. Hatier Jeunesse ajoute pour sa part un nouveau tome à sa série Ugo et Liza, consacré aux plongeurs.

Les Fourmis rouges complètent leur série de mini-romans Dolorès Wilson avec deux nouveautés. Hachette Romans réinvestit la lecture illustrée avec trois séries lancées en 2014 dans la nouvelle collection "Junior" : Billy Stuart ; Moi, Elvis et Les Todds. L’éditeur lance également pour les 8-10 ans, en partenariat avec l’association Lire et faire lire, la "Collection Cadet", qui propose les grands textes dans des versions adaptées avec des illustrations en bichromie. "Nous voulons renforcer la littérature jeunesse stricto sensu après plusieurs années orientées vers les jeunes adultes", souligne la directrice éditoriale, Cécile Térouanne.

"Un hiver en enfer de Jo Witek est un thriller épouvantable, c’est aussi notre roman le plus important de la rentrée." Thierry Magnier, Actes Sud Junior- Photo OLIVIER DION

Accessible dès 8-9 ans, La forêt des ténèbres, premier tome de la nouvelle série d’urban fantasy de Cassandra O’Donnell, Malenfer, du nom d’une forêt qui ronge progressivement tout ce qui l’entoure (Flammarion), paraît le 15 octobre avec un premier tirage à 15 000. Dans la collection "Fiction nature", Hélium propose Les terres inondées de Tom Moorhouse, l’histoire de petits campagnols aux prises avec les éléments.

"Les activités graphiques ramènent tout le monde dans une sphère de bien-être et de calme. C’est une vraie réponse à un besoin qu’on sent depuis plusieurs années chez les parents." Sarah Koegler, Deux Coqs d’or- Photo OLIVIER DION

Pour les 10 ans et plus, Rageot publie le nouveau Rémi Stefani, Plus fort que la police, qui met en scène un jeune garçon livré à lui-même après que ses parents ont été arrêtés pour vol. Dans la même tranche d’âge, Bayard Jeunesse lance une série de petits polars signés Annie Pietri, Les bosquets de Versailles, avec un premier titre intitulé Le crime de L’Encelade, et inaugure la série fantastique Les sorcières d’Astria de Marliese Arold avec les deux premiers tomes, Une funeste malédiction et L’amulette mystérieuse. Chez Magnard, Hélène Montardre ouvre le cycle Mirapolis avec Les ombres de la cité, tandis que Casterman entame la tétralogie de Florence LamyLe tangram magique avec L’énigme des pivoines, qui narre les aventures d’une petite Chinoise au Moyen Age. Un tangram en papier est offert sur la couverture du livre et permet aux lecteurs de résoudre les énigmes en même temps que l’héroïne. Casterman clôt aussi la série Henderson’s boys de Robert Muchamore, préquelle de Cherub, avec le 7e et dernier tome, L’ultime combat, le 3 septembre.

Sous la direction de Marion Jablonski, Albin Michel Jeunesse accueille pour la première fois Pittau et Gervais avec Couleurs, un album tout en couleurs et en flaps.- Photo OLIVIER DION

En "Roman junior aventure", Gallimard Jeunesse publie le 5e et dernier tome de la saga Mathieu Hidalf par Christophe Mauri, La dernière épreuve de Mathieu Hidalf, et introduit le tome 3 en Folio junior. Toujours chez Gallimard Jeunesse, Erik L’Homme publie le premier tome de la trilogie d’heroic fantasy Terre-Dragon.

Le Rouergue inaugure une nouvelle collection "Epik", centrée sur les genres de l’imaginaire (SF, fantasy, dystopie, horreur…) avec Le sceau de la reine, premier tome de la trilogie Intemporia signée Claire-Lise Marguier, auteure remarquée en 2012 avec Le faire ou mourir. Pocket Jeunesse annonce Cress, Chroniques lunaires, livre III de Marissa Meyer, dans l’univers des contes de fées. La Joie de lire traduit de l’allemand Au-delà de la peur de Christian Jeltsch et Olaf Kraemer, premier opus de la trilogie Abaton et premier thriller de SF publié par la maison suisse. Chez Gulf Stream, la tétralogie dystopique Ciel de Johan Heliot s’ouvre avec L’hiver des machines.

Chez Milan, Half bad, trilogie de Sally Green dont le premier volet, Traque blanche, paraît le 24 septembre, devrait faire événement en librairie. Tiré à 25 000 exemplaires, ce roman conte les aventures de Nathan, jeune sorcier enfermé dans une cage et contraint de se battre pour vivre et affirmer sa différence. Au Seuil Jeunesse, Amélie Sarn s’est pour sa part inspirée de Frankenstein pour écrire Resurrectio.

Le phénomène Endgame

Le temps fort de la rentrée, à la frontière des univers jeunesse et adulte, sera cependant Endgame de James Frey et Nils Johnson-Shelton (Gallimard Jeunesse), dont le premier tome, L’appel, fait l’objet d’un lancement mondial en octobre (40 000 exemplaires en France). Trois nouvelles gravitant autour de l’univers Endgame seront publiées en décembre, février et juin prochains, avant la sortie du tome 2, à la rentrée 2015. En parallèle, les auteurs organisent une chasse au trésor mondiale : des indices glissés dans le livre mènent le lecteur à des codes à craquer sur Internet. "On ne peut pas participer à la chasse au trésor sans lire le roman, mais on peut lire le roman sans s’en soucier. Le jeu mobile quant à lui est indépendant du livre, même s’il se fonde sur la mythologie d’Endgame", précise Thierry Laroche, responsable éditorial de Gallimard Jeunesse. 500 000 dollars seront offerts au vainqueur. Un jeu mobile interactif développé par Google complétera le dispositif et permettra d’incarner l’un des héros de l’histoire. Une adaptation au cinéma est d’ores et déjà prévue.

Littérature de l’intime

Du côté des émois adolescents, Pierre Deschavannes publie au Rouergue Belle gueule de bois, un roman graphique sur la relation père-fils, et Katie Cotugno explique How to love (Pocket Jeunesse). 1, 2, 3… foulard d’Eric Sanvoisin, l’histoire dramatique d’une jeune fille qui pratique le jeu du foulard par amour, est le gros lancement de la rentrée de Gründ (7 000 exemplaires). Tristan Koëgel prend l’Himalaya pour cadre dans Les sandales de Rama (Didier Jeunesse). Un hiver en enfer de Jo Witek (Actes Sud Junior) dépeint un huis clos glaçant entre un fils et sa mère psychologiquement instable. "C’est un thriller épouvantable, c’est aussi notre roman le plus important de la rentrée", s’engage Thierry Magnier. Chez Mijade, Nola de Florence Aubry aborde la question de l’avortement, et Hope de Xavier Deutsch est une histoire d’amour. Anne-Laure Bondoux publie son premier roman chez Gallimard Jeunesse, Tant que nous sommes vivants, conte moderne sur la transmission et le rôle de l’amour dans une société en crise. Albin Michel accueille l’Australien Morris Gleitzman pour Menteur, menteur ! et publie le nouveau Meg Rosoff, Au bout du voyage, ainsi qu’Agence Lockwood de Jonathan Stroud, auteur de La trilogie de Bartiméus. Enfin, Gallimard Jeunesse consacre deux titres à la Grande Guerre : Force noire de Guillaume Prévost, retraçant le parcours d’un tirailleur malien enrôlé dans l’armée française ; et La vie au bout des doigts d’Orianne Charpentier, qui parle du conflit vu de l’arrière. Chez Flammarion, Alain Grousset imagine que La guerre de 14 n’a pas eu lieu.

Nouveaux héros pour tout-petits

En parallèle, les éditeurs continuent d’investir dans les héros pour les tout-petits. Actes Sud Junior lance Yoki le doudou avec 4 titres, chacun tiré à 4 000 unités. "En maternelle, les institutrices ont souvent le doudou de la classe. Tous les vendredis elles le confient à l’un des enfants et lui demandent le lundi suivant de raconter son week-end, d’où l’idée de lancer cette série", explique Thierry Magnier, le directeur éditorial. Gründ poursuit avec 4 nouveaux titres le développement du personnage de Timoté, lancé en février et qui rencontre un franc succès. Casterman compte sur Emilie, dont il remet sur le marché le 23e tome, Emilie et la grande tempête, en attendant de fêter les 40 ans de la petite héroïne en 2015. Chez Hachette Jeunesse, Philippe Matter livre Les cow-boys et les Indiens, nouvel opus de son Mini-Loup. Malgré le démarrage mitigé de sa série Tomi, lancée en juillet 2013, Hatier Jeunesse poursuit le développement du petit personnage avec 2 nouveaux titres en octobre. L’éditeur adapte aussi sa série Balthazar aux tout-petits avec la gamme de livres sensoriels "Bébé Balthazar". Gallimard Jeunesse propose deux titres de Pierre Lapin : L’incroyable aventure de Pierre Lapin et une nouvelle édition des Contes de garnements et galopins. L’éditeur poursuit aussi le développement de Trotro le petit âne et publie un nouveau Lou P’tit Loup d’Antoon Krings.

Nombreuses nouvelles collections

Le segment de la petite enfance suscite de multiples nouvelles collections. Gallimard Jeunesse lance le 30 octobre "Mes tout premiers livres" avec des titres en tissu, à toucher, et une valisette à jouer, le tout dans une thématique nature et animalière. "Cette gamme sera amenée à se développer en 2015", annonce l’éditrice Alice Liège. Didier Jeunesse crée une série de jeux de doigt, "Petit Pouce", proposant, via un flashcode, une vidéo de l’auteure mimant l’histoire. Chez Gründ, le nouveau concept "Ma boîte d’éveil" associe un livre tout-carton et un jeu (puzzle, domino…).

Deux Coqs d’or parie sur "Les ateliers du calme", avec une gamme d’activités destinées à favoriser la concentration des enfants. Trois premiers titres de coloriage et un de mandala, chacun tirés à 20 000 unités, ouvrent la série. "Les activités graphiques ramènent tout le monde dans une sphère de bien-être et de calme, considère Sarah Koegler, la directrice éditoriale. C’est une vraie réponse à un besoin qu’on sent depuis plusieurs années chez les parents."

Milan lance "Mes tout p’tits docs", pour les 1-3 ans, avec quatre premiers titres (Le bain, Le ballon…) permettant à l’enfant d’appréhender son quotidien. L’éditeur inaugure également avec quatre titres "Milan poche poussin", une collection conçue pour accompagner les premiers apprentissages de la lecture. Casterman engage deux nouvelles collections en petite enfance, un segment dont l’éditeur fait l’une de ses priorités pour l’avenir. "Petites cachettes" comprendra des tout-carton dotés de flaps, signés Emile Jadoul. "Mon superlivre" démarre avec deux titres dédiés à la politesse et aux contraires. Pour Monique Dejaifve, directrice éditoriale de Casterman, il s’agit de "dynamiser le segment de la petite enfance, que nous allons continuer à renforcer. Nous n’avions pas produit de livre d’apprentissage depuis très longtemps".

Grands noms de l’illustration

La rentrée des albums, elle, est balisée par les nouveautés des illustrateurs de référence. Serge Bloch publie La grande histoire d’un petit trait (Sarbacane), avec un tirage exceptionnel de 25 000 exemplaires grâce au soutien du conseil général du Val-de-Marne, qui en offrira un exemplaire à tous les nouveau-nés du département en 2015. L’Ecole des loisirs peut compter sur un nouveau très grand format de Claude Ponti, Blaise et le Kontrôleur de Kastatroffe, et publiera également fin octobre Nous, notre histoire d’Yvan Pommaux et Christophe Ylla-Somers. La fête de Billy de Catharina Valckx, 4e opus des aventures du petit hamster cow-boy et de son ami Jean-Claude le ver de terre, constitue aussi un enjeu important pour la maison.

Actes Sud lance Je vais t’avaler tout cru !, nouvelle création issue de son partenariat avec l’éditeur indien Tara Books, et Louis Ier, roi des moutons, premier album d’Olivier Tallec en tant qu’auteur-illustrateur (voir notre Avant-critiques p. 55). Vincent Cuvellier mène La guerre des bisous (Gallimard Jeunesse Giboulées). Beatrice Alemagna signe Petit grand Boubo (La Joie de lire), une histoire tendre pour les tout-petits, et publie en novembre son premier album chez Albin Michel Jeunesse : Le merveilleux dodu-velu-petit. Albin Michel Jeunesse accueille également pour la première fois Pittau et Gervais avec Couleurs, un album de petite enfance riche en devinettes et en flaps.

Parmi les albums importants, La grande traversée d’Agathe Demois et Vincent Godeau (Seuil Jeunesse), tout en monochromie rouge, dévoile, grâce à une loupe, un second niveau d’illustrations bleues. Dans Bonjour au revoir (Albin Michel Jeunesse), Delphine Chedru propose également un album en rouge et bleu où chaque couleur est visible à travers le filtre de lunettes magiques.

Indémodables classiques

Côté classiques, toujours nombreux, François Roca illustre Le papa de Simon, d’après la nouvelle de Maupassant, chez Milan, qui propose également une adaptation en album du Tour du monde en 80 jours de Jules Verne par Jonathan Burton, avec un texte revu par Maxime Rovere. Mijade et Gautier-Languereau consacrent chacun un album à Peter Pan. Charlotte Gastaut illustre le conte d’Andersen Les cygnes sauvages (Flammarion) et L’oiseau de feu, le conte qui inspira Stravinsky (Amaterra). Nadja imagine une conversation avec Poucette, l’héroïne d’Andersen, dans Poucette@jardinmerveilleux.com (L’Ecole des loisirs). Guillaume Sorel illustre le texte intégral d’Alice au pays des merveilles (Rue de Sèvres), tandis que David Sala revisite La Belle et la Bête dans un album à la couverture soignée (Casterman). A travers Et la galette dans tout ça ? (Didier Jeunesse), Jean-Philippe Lemancel et Christophe Alline repensent Le Petit Chaperon rouge chez Didier Jeunesse, qui propose aussi avec Bonnets rouges et bonnets blancs une version antillaise du Petit Poucet. Bayard publie en pop-up Lestrois petits cochons et Le Petit Chaperon rouge. François Place illustre L’île au trésor et La belle au bois dormant chez Gallimard Jeunesse. Enfin, en livre sonore, Didier Jeunesse propose Le magicien d’Oz raconté par Natalie Dessay.

Nouveaux angles pour le documentaire

Sur le segment du documentaire, que chacun cherche à redynamiser, Fleurus lance trois nouvelles collections : "Tout en cartes", inaugurée par 10 grandes batailles françaises, décrypte l’histoire par la cartographie ; "Tout savoir en un coup d’œil" propose aux 6-8 ans de petits ouvrages très complets entièrement en infographies avec deux premiers titres consacrés aux chevaliers et au système solaire ; enfin, la collection tout-carton "A construire", avec 4 titres le 12 septembre, comprend des éléments détachables permettant d’assembler des engins de chantier ou des dinosaures. Albin Michel Jeunesse publie deux nouveautés consacrées à l’air et à l’eau dans sa collection "Les petits débrouillards", qui explique aux enfants comment réaliser leurs propres expériences scientifiques pour comprendre les phénomènes naturels.

Hachette Jeunesse relance sa mythique collection d’histoire "La vie privée des hommes". "Elle était en jachère depuis quelques années, déplore Sarah Koegler. Nous proposons une maquette plus aérée, un format plus grand, le tout pour un prix revu à la baisse."L’histoire de France en BD (Bayard Jeunesse) et L’histoire de France pour les nuls (Gründ) font tous deux l’événement. De son côté, Gallimard Jeunesse n’a pas renoncé aux encyclopédies et publie Histoire, toutes les grandes dates, avec plus de 1 500 illustrations, photos et cartes. "Dans un monde saturé d’informations pas toujours fiables, l’encyclopédie reste utile. Elle aide à hiérarchiser et structurer la pensée", assure Thomas Dartige, le responsable des collections documentaires.

D’autres pistes sont explorées. Le livre de la nuit (Casterman) se situe à la croisée du documentaire et de l’évocation poétique. Dans le même genre, chez Actes Sud Junior, Les oiseaux globe-trotters explique la migration des oiseaux tandis que Maestro, à vous de jouer ! plonge dans les coulisses d’un orchestre. "Nous développons des documentaires plus fictionnels qui permettent de rêver autour de la connaissance, c’est de cette façon que nous pouvons continuer à nous différencier de la concurrence d’Internet", estime Thierry Magnier. Toujours dans cette veine, l’éditeur propose Cabinet de curiosités, un bel album dédié aux musées personnels autrefois constitués par les voyageurs, et Les voyages du goût, pour apprendre d’où viennent dix produits de consommation courante. En cuisine, Gallimard Jeunesse se distingue avec Du monde dans ta cuisine, qui propose plus de trente recettes au fil de sept chapitres pour faire le tour du monde en mangeant. Les plus audacieux pourront tester Le goût des insectes (Gulf Stream). Avec vingt recettes à base d’invertébrés.

Un mini-concert pour la rentrée

Le rayon "jeunesse" de la librairie Atout Livres.- Photo OLIVIER DION

Responsable du rayon jeunesse d’Atout Livre, Sandrine Ziri prépare activement la rentrée qui constitue un moment clé de l’année pour la librairie parisienne.

 

Le livre pour la jeunesse est porteur chez Atout Livre, librairie généraliste du 12e arrondissement de Paris où il génère 9 500 euros de chiffre d’affaires annuel au mètre carré, contre 8 000 euros en moyenne pour l’ensemble de la librairie. Sandrine Ziri, responsable du rayon, prépare donc activement la rentrée : la librairie organise notamment un mini-concert et une exposition pour le lancement du Château des pianos de Pierre Créac’h (Sarbacane). D’autres rendez-vous sont à venir : "J’ai lancé plusieurs invitations pour organiser des signatures. Le programme de la rentrée est encore loin d’être bouclé", précise la libraire.

Sandrine Ziri constate un engouement particulier du public pour les livres d’activités manuelles. "Ils atteignent 33 % de progression cette année. C’est étonnant de voir à quel point ces ouvrages dynamisent l’ensemble du rayon", remarque-t-elle. Dans ce domaine, les ouvrages de Milan et de Gallimard Jeunesse se distinguent particulièrement.

Le documentaire manifeste aussi son dynamisme puisqu’il enregistre, à + 18 %, la deuxième progression la plus importante du rayon. Ce segment est porté par des collections comme "Images doc" (Bayard) ou "Les encyclopes" (Milan), comme par des thématiques indémodables telle la mythologie. En petite enfance, le nouveau héros de Gründ, Timoté, "marche très bien".

Parmi les nouveautés de la rentrée, en littérature, Sandrine Ziri affiche un coup de cœur pour Le merveilleux de Jean-François Chabas (Les Grandes Personnes) et pour Mauve de Marie Desplechin (L’Ecole des loisirs). Le nouvel album de découpes au laser d’Antoine Guilloppé, Little man (Gautier-Languereau), qui a pour cadre New York, remporte également son suffrage.

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