16 NOVEMBRE - ROMAN Grande-Bretagne

L'inspecteur Will Grayson habite avec femme et enfants un petit village reculé, niché dans une région faiblement peuplée du nord du comté "où tout paraissait liquide sous le grand ciel, même la terre". Le héros de John Harvey, que l'on croisait déjà dans Traquer les ombres (Rivages, 2009), travaille toujours à la brigade criminelle de Cambridge. Helen Walker, son bras droit, sort depuis peu avec un flic déjà marié deux fois et à la mauvaise réputation.

Les deux policiers sont chargés d'un nouveau dossier lorsqu'une femme architecte est assassinée par son mari alors qu'elle menaçait de s'enfuir en Australie avec leur fils. Ils vont aussi devoir s'occuper d'une affaire plus sordide encore. Martina Jones, gamine de 12 ans, a été retrouvée juste vêtue d'un ciré et en piteux état au bord d'une route. Tout laisse à penser qu'elle a été victime d'un récidiviste...

Le deuil et l'oubli raconte aussi l'histoire tragique de Ruth. Celle-ci a été mariée avec Simon et a eu une première fille, Heather. Laquelle a disparu en 1995 pendant qu'elle était en vacances dans les Cornouailles avec son amie Kelly et ses parents. Les deux préadolescentes se sont perdues dans le brouillard. Kelly s'en est sortie, sauvée du froid par un fermier et conduite à l'hôpital. Pas Heather, qui semble avoir fait une mauvaise chute dans un sentier côtier. A moins qu'elle n'ait plutôt fait une mauvaise rencontre. C'est ce que pensait à l'époque Trevor Cordon, flic taiseux qui écoute Eric Dolphy et lit Dostoïevski...

Puis Ruth a divorcé de Simon et refait sa vie. Elle s'est remariée, a eu une autre fille, la petite Beatrice. Sans jamais oublier Heather, qui lui apparaît parfois. Tout bascule à nouveau pour elle au moment où Beatrice ne rentre pas de son cours de musique. Pour Will Grayson, le kidnappeur ne peut qu'être ce Mitchell Roberts qu'il ne connaît que trop bien...

Comme à son habitude, John Harvey s'intéresse ici à l'enquête, qu'il décrit minutieusement, mais surtout à la psychologie, à la détresse de ses personnages, à leur solitude intérieure. Au sommet de son art, l'Anglais en profite pour signer l'un de ses tout meilleurs romans. Un livre qu'on ne peut quitter et que l'on met longtemps à oublier.

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