Stratégie

Renaud Dubois (Amphora) : "L'édition est aujourd’hui divisée en deux camps"

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Renaud Dubois (Amphora) : "L'édition est aujourd’hui divisée en deux camps"

Patron des éditions Amphora, spécialisées dans le sport et le bien-être, Renaud Dubois a engagé une diversification de son catalogue en créant les labels Bold et Sixième(s), respectivement dédiés à la publication de témoignages inspirants et de littérature.

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Par Charles Knappek
Créé le 28.02.2022 à 09h45 ,
Mis à jour le 02.03.2022 à 10h48

Vous avez lancé en 2020 le label Bold puis, en 2021, le label Sixième(s). Pourquoi ?
En tant qu’éditeur spécialiste du sport et du bien-être, Amphora reçoit depuis longtemps beaucoup de propositions de livres de témoignages qui n’avaient pas leur place dans notre catalogue. La maison bénéficie d’une belle image de marque et d’une communauté captive, nous ne voulions pas risquer de brouiller cette image auprès des libraires et des lecteurs en proposant sous la marque Amphora des livres qui sortent de nos domaines classiques de compétence. C’est la raison pour laquelle nous avons créé les nouvelles marques Bold, puis Sixième(s), pour accompagner la diversification de nos publications. Plutôt qu’une diversification mal encadrée, la création de nouveaux univers nous a semblé une solution plus pertinente.

Quel est le positionnement de Bold ?
Bold publie des témoignages inspirants et qui peuvent être utiles au plus grand nombre. Si notre meilleure vente jusqu’à présent est le livre de la star de réseaux sociaux Charli d’Amelio, nous avons aussi publié Le jour où j’ai décidé de guérir, dans lequel l’autrice Nathalie Balacé raconte les voies parallèles qu’elle a explorées pour affronter une maladie qu’elle pensait incurable. Le mois prochain, nous sortons Née comme ça, de Clémence Bellanger, une jeune femme née avec de multiples malformations.

Et celui de Sixième(s) ?
La création de Sixième(s) est le fruit de ma rencontre avec Caroline Bongrand, l’autrice du premier titre du label, Eiffel et moi, et qui pilote la collection. Au départ, j’ai monté la marque pour publier son livre, qui est l’histoire incroyable d’un scénario qui a mis 20 ans avant d’aboutir à un film. Caroline m’a ensuite parlé de Nathalie Bianco, une autrice qui a rencontré un certain succès dans l’autoédition et dont j’ai décidé de publier Les petites. Un deuxième roman de Nathalie Bianco, Les printemps, va paraître en mars et je peux déjà annoncer qu’elle prépare un troisième livre, dont les personnages principaux seront des SDF, qui devrait sortir en librairie en septembre.

Quel genre de romans Sixième(s) publie-t-il ?  
Nous veillons à ce que nos romans aient un ADN commun, à savoir un ancrage dans la société contemporaine, un style accessible, vivant et simple qui exprime une sensibilité. C’est un positionnement que l’on pourrait rapprocher du feel-good, mais avec une touche de subtilité et de réflexion en plus.

Quel est le rythme de parution pour Bold et Sixième(s) ?
Nous ne prévoyons pas de publier plus de quatre ou cinq titres par an pour Sixième(s), et cinq à huit pour Bold. Il s’agit de nous laisser le temps de bien accompagner chacun de nos auteurs.

Comment définiriez-vous votre stratégie éditoriale ?
Notre profession est aujourd’hui divisée en deux camps, avec d’une part les financiers qui s’en remettent au marketing pour publier des ouvrages packagés, et d’autre part une catégorie d’éditeurs à laquelle je me rattache et qui n’a pas complètement abandonné la conception romantique de notre activité. Je crois aux rencontres, aux coups de cœur. A ce titre, je ne crois pas qu’il y ait de stratégie définie pour Amphora, Bold ou Sixième(s). Je m’autorise le droit de continuer à m’émerveiller. Je n’avais pas vocation à aller dans la littérature générale, mais je suis heureux de vivre cette aventure.

Avez-vous d’autres axes de développement ?
En parallèle de la publication chez Bold de Prisonnier de mon corps, de David Ledun, un auteur qui souffrait de la maladie de Charcot et qui est décédé en juillet 2021, nous avons coproduit avec Georges Benayoun un documentaire consacré aux personnes de l’entourage des malades. Il s’intitule Prisonnier de son corps et a été tourné en pleine crise du Covid. Nous cherchons actuellement un diffuseur pour ce documentaire. Je réfléchis également aux moyens d’assurer un prolongement télévisuel à ceux de nos titres qui le mériteraient.

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