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Rachida Dati : « Je veux être la ministre de tous les acteurs culturels »

Rachida Dati, nommée ministre de la Culture - Photo Amaury Cornu/AFP

Rachida Dati : « Je veux être la ministre de tous les acteurs culturels »

Lundi 29 janvier, après avoir annoncé la fin du conflit social au Centre Pompidou, la nouvelle ministre de la Culture a présenté ses vœux au monde de la culture lors d’une conférence au palais de la Porte-Dorée. Elle y a plaidé la culture accessible à tous, plaçant la ruralité au cœur de l’action culturelle.

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Par Élodie Carreira
Créé le 30.01.2024 à 10h47 ,
Mis à jour le 30.01.2024 à 14h17

Après une nomination surprise, une prise de parole attendue. Lundi 29 janvier, alors qu’elle venait d’annoncer la fin d’un conflit social au Centre Pompidou, la nouvelle ministre de la Culture, Rachida Dati, a adressé ses vœux à l’ensemble des acteurs de la culture, lors d’une conférence au palais de la Porte-Dorée, à Paris. Martelant sa volonté de rendre la culture accessible à tous, elle a fait des communes rurales sa grande priorité.

Abritant le musée de l'Histoire de l'immigration, le lieu choisi était hautement symbolique pour celle qui, issue d’une famille d'origine maghrébine, « adressait, à 21 ans, une lettre à Tewfik Farès, producteur de l’émission Mosaïque, sur FR3, pour célébrer ses dix ans », a rappelé Constance Rivière, directrice du nouveau musée de l'Histoire de l’immigration.

« C’est vrai, ma nomination a surpris. Mais quand on a un parcours comme le mien, je peux vous assurer que la culture entre dans votre vie d’une manière que vous n’oubliez jamais, s’est défendue la nouvelle résidente de la rue de Valois. Quand vous êtes magistrat puis garde des Sceaux, vous mesurez que le besoin de culture se fait sentir partout dans notre société. » Aux premières loges du discours, celui qui s’était vu confier la présidence de l’institution à ses débuts, Jacques Toubon, a applaudi la nouvelle ministre à deux mains. 

La ruralité au cœur de l’action culturelle

Plaidant la culture pour tous les publics, la nouvelle ministre a érigé la ruralité – « impensé de notre modèle culturel » – priorité numéro 1. N’en déplaise « à ceux qui m’imaginaient ne pas franchir le périphérique ». « Accéder à une véritable offre culturelle en milieu rural, comme dans certains quartiers ou certains territoires d'outre-mer, c'est un défi », a déclaré celle dont le premier déplacement a été en Dordogne. À partir d’un rapport d’inspection, elle a également fait le constat que « seules 5 % des scènes de spectacle vivant sont labellisées en zone rurale », alors que « 22 millions de Français y habitent ».

Consciente des écarts culturels, la nouvelle ministre a dit vouloir « être la ministre de tous les acteurs culturels » et « réparer la promesse républicaine de l’égalité des chances ». Ses premières missions consisteront donc à « consolider le modèle culturel français » sur tout le territoire, et à soutenir les acteurs du secteur, « pour leur assurer les moyens de créer, produire et toujours diffuser ».

Place des femmes, médias, réouverture de Notre-Dame, création de la Maison des mondes africains, restitution des biens culturels, les dossiers sont nombreux sur le bureau de la nouvelle ministre, qui n’a pas non plus éludé la problématique de l’intelligence artificielle. « J’entends les inquiétudes et peux même les partager. Nous devons franchir un nouveau cap éthique pour que la technologie soit au service de la culture et des acteurs », a-t-elle déclaré, faisant mention d'un potentiel service gouvernemental dédié et d'une « juste rétribution des auteurs ».

Prudente, mais animée par de nombreuses convictions, Rachida Dati s’est fendue, dans un sourire, d’une ultime formule audacieuse en guise de conclusion : « Quand je vous quitterai, vous ne me pleurerez pas, vous m’applaudirez. »

Lire : Livre : les dossiers qui attendent la nouvelle ministre de la Culture

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