Les éditions Les Arènes poursuivies pour atteinte au droit moral de Saint-Exupéry

Les éditions Les Arènes poursuivies pour atteinte au droit moral de Saint-Exupéry

La famille d'Agay reproche à l'éditeur d'avoir publié des textes de l'écrivain sans avoir sollicité son autorisation.

Par Hervé Hugueny,
avec hh, avec AFP Créé le 15.04.2015 à 19h12

Les héritiers d'Antoine de Saint-Exupéry réclament 100 000 euros à l'éditeur Les Arènes pour avoir publié, sans leur autorisation, des oeuvres inédites de l'écrivain-pilote dans Antoine et Consuelo de Saint-Exupéry, un amour de légende, un beau livre paru en 2005.

L'audience du procès a eu lieu le 18 septembre devant la troisième chambre du tribunal de grande instance de Paris.

Vendu à 9 000 exemplaires selon l'éditeur, Antoine et Consuelo de Saint-Exupéry, un amour de légende a été corédigé par Alain Vircondelet et José Martinez Fructuoso, ancien secrétaire particulier de Consuelo de Saint-Exupéry, qui en a fait son légataire universel. Celui-ci a hérité des malles et des affaires de la veuve de l'écrivain, et donc de celles de Saint-Exupéry lui-même.

José Martinez Fructuoso est ainsi propriétaire de manuscrits, lettres, papiers, etc., ayant appartenu à l'auteur du Petit prince, mais il doit partager les droits d'auteur provenant de ces documents, et du reste de l'oeuvre, avec la famille d'Agay, héritière indirecte de Saint-Exupéry, qui dispose en revanche de l'exclusivité du droit moral.

Seule la famille d'Agay peut autoriser, ou pas, la reproduction des oeuvres de l'écrivain, produits dérivés, etc., indépendemment de toute question de propriété patrimoniale.

Ni José Manuel Fructuoso, ni Les Arènes n'ont formellement sollicité son accord pour reproduire certaines lettres de Saint-Exupéry à Consuelo dans l'ouvrage en question. Les héritiers d'Agay, regroupés dans la Succession Saint-Exupéry, invoquent une atteinte au droit moral par « divulgation post-mortem » d'oeuvres inédites, estimant que l'écrivain ne l'aurait pas acceptée de son vivant. Ils réclament 50 000 euros, ainsi que 50 000 euros pour frais de justice.

Le jugement est mis en délibéré au 14 octobre.

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