grand prix des bibliothèques 2022

[Les bibliothécaires de l'année 2022] Delphine Sinquin, la familiale (3/5)

Delphine Sinquin, responsable de la médiathèque Uni’Vert à Scaër (Finistère) - Photo DR

[Les bibliothécaires de l'année 2022] Delphine Sinquin, la familiale (3/5)

Ils mènent des projets innovants, ont une personnalité forte, font avancer leur métier. Du 11 septembre au 2 octobre, nos lecteurs professionnels du livre sont appelés à voter pour leur Bibliothécaire de l’année 2022. La troisième de la semaine : Delphine Sinquin, responsable de la médiathèque de Scaër (Finistère).

Par Fanny Guyomard
Créé le 13.09.2022 à 15h05

La doyenne de sa bibliothèque de Scaër, commune de 5600 habitants du Finistère, a proposé de tricoter des chaussettes pour ses enfants. « Une autre personne de 85 ans nous partage les vidéos de son arrière-petit-fils Aurèle. Tout cela est éloigné du livre mais c’est aussi de la culture, celle des relations humaines », s’attendrit Delphine Sinquin, la responsable des lieux de 51 ans.

C’est parce qu’elle aime le contact avec les publics de tous âges que cette Bretonne a quitté un CDI dans un collège pour entrer en bibliothèque territoriale. C’est tombé sur Scaër. A la fin de son contrat, des bénévoles manifestent pour qu’elle soit à temps complet. « Elle donne toute satisfaction aux lecteurs et à tous les partenaires de la bibliothèque », relaie un journal de l’époque.

Ruralité

Vingt ans après, elle s’apprête à y ouvrir une nouvelle médiathèque axée sur la ruralité et l’écologie. Elle-même est une adepte, avec sa famille, de course à pied en pleine nature et de permaculture. « J’aime mettre les mains dans la terre, semer, planter, amender, cueillir... et cuisiner. Je suis une inconditionnelle de l’autrice photographe culinaire Marie Chioca. » Des bénévoles lui déposent parfois des épinards, des fleurs et des poireaux dans son bureau.

L’ancienne guide touristique pendant ses études prépare des partenariats avec des musées locaux. Elle songe également à proposer des livres vivants, des personnes que les usagers peuvent « emprunter » quelques minutes pour écouter l’histoire de leur vie. Symbolique d’une médiathèque devenue centrée sur l’humain, et non plus les collections, médite-t-elle.

« Notre métier doit garder la création et l’étonnement vivants. Nous devons aider le public à questionner les évidences et à continuer à apprendre », défend celle qui a failli être prof de philosophie. Et à la mère de deux ados, épaulée par une bénévole de 14 ans, de s’enthousiasmer pour la génération Z : « J’aime leurs remises en cause, leur liberté par rapport à l’autorité ‘savante’ !». 

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