Le 12 mai dernier, quelques éditeurs, auteurs, bibliothécaires, journalistes, responsables de musée et enseignants se sont retrouvés pour une table ronde au Centre Pompidou autour du livre d’art pour la jeunesse baptisée « Moi, z’aime les livres d’art ». Le groupe Art du Syndicat national de l’édition à l’initiative de cette rencontre vient de mettre en ligne le texte des interventions en version téléchargeable sur le site du SNE (document à télécharger en pdf).
Au fil des témoignages, se dessinent les différentes démarches qui existent dans l’édition pour la jeunesse. Après un historique de ce secteur éditorial en plein essor – neuf titres en 1985, date de lancement de la collection de référence «L’art en jeu» au Centre Pompidou, contre 98 titres en 2006 – les intervenants reviennent sur l’évolution du contenu des livres. « Au fil du temps, on voit de moins en moins de petites encyclopédies déguisées en livres d’art pour les enfants et de plus en plus de livres sensibles.», explique Anne de Margerie qui a présidé aux éditions de la RMN. Selon Jean Podéros, le créateur des éditions Courtes et longues, une étude américaine qui montre que dans un musée on passe en moyenne 13 secondes devant une œuvre, 11 secondes pour la lecture du cartel et 2 secondes pour regarder l’œuvre. « Ça en dit long sur notre capacité à lire les images, commente l’éditeur.  Il faut donner le plus tôt possible aux enfants la possibilité d’entrer dans les images, que ce soit par l’intermédiaire d’un livre d’artiste ou à partir d’un commentaire sur une œuvre ». Et l’éducation du regard passe aussi par l’école. Les moyens donnés par l’Education nationale pour favoriser l’enseignement de l’art à l’école sont jugés globalement insuffisants par les intervenants présents. Un sujet particulièrement d’actualité en cette fin d’année où Eric Gross devrait rendre, le 15 décembre, les premières conclusions de sa mission sur l’éducation culturelle et artistique des jeunes.