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La vitalité de l'édition d'art se dévoile à la New York Art Book Fair

Marine Durand

La vitalité de l'édition d'art se dévoile à la New York Art Book Fair

La 12e édition des "oscars de l'édition d'art", ainsi que les exposants surnomment la manifestation, se tenait au MoMa PS1, à New York, du 22 au 24 septembre. Un rendez-vous grand public mais aussi une occasion, pour des éditeurs indépendants, galeristes et libraires du monde entier de nouer des contacts professionnels.

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Par Marine Durand New York,
Créé le 25.09.2017 à 16h55

Beaux livres de photos, fanzines, catalogues, livres rares... C'est toute la diversité de l'édition d'art qui était représentée à la 12eNew York Art Book Fair. Organisée par la maison d'édition et librairie new-yorkaise Printed Matter et accueillie dans l'enceinte du MoMa PS1, le petit frère du célèbre musée de Manhattan, la manifestation a réuni du 22 au 24 septembre 370 exposants de 28 pays. "La renommée de la foire tient à l'incroyable variété d'ouvrages présentés", confirmait dimanche Keith Gray, l'un des programmateurs, évaluant à 35000 le nombre de visiteurs en trois jours.

La France bien représentée
 
David Desrimais- Photo MARINE DURAND
Si une grande partie des galeristes, libraires, artistes et éditeurs indépendants venait du territoire américain, une quinzaine de professionnels ont fait le déplacement de l'Hexagone. "La foire de New York est la plus importante de l'année. Ce sont un peu les 'oscars' du genre", expliquait David Desrimais, directeur de la maison parisienne Jean Boite. En plus de montrer ses nouveautés, l'éditeur a profité de son passage dans Big Apple pour trouver de nouveaux diffuseurs, et renforcer des liens professionnels. "La bibliothèque du MET, qui possédait déjà certains de nos livres, a commandé tout notre fonds."

Benjamin Diguerher, directeur des éditions Poursuite qui a fini sa première foire new-yorkaise "épuisé", a vu s'écouler la quasi-totalité de son stock d'ouvrages de photos. "On souhaitait montrer nos livres à un nouveau public. C'est un plaisir de voir combien les gens sont curieux et enthousiastes", se félicitait-il.

Evolution des formes

Venus présenter leur production, Charlotte de Mezamat et David Strettel, de la librairie indépendante new-yorkaise Dashwood Books, étaient aussi présents pour "faire [leur] shopping" et conclure des contrats avec des éditeurs. "Tout le monde prend la foire comme dead-line pour avoir fini ses plus beaux livres", soulignait la jeune femme, qui a remarqué au fil des allées de la foire "une sorte de retour aux formes artisanales". "Il y a de plus en plus d'artistes qui voient dans le livre une façon de s'exprimer", abondait Keith Gray de Printed Matter, soulignant une multiplication d'ouvrages autopubliés.

Mais les éditeurs de beaux livres et de catalogues d'expositions revendiquaient aussi au MoMa PS1 un renouvellement des formes, à l'image de l'Almine Rech Gallery, installée à Paris, Bruxelles, Londres et plus récemment New York. "Nous allons toujours plus loin que nos expositions dans les catalogues, en fonction des désirs de l'artiste et pour reconnaître au mieux son travail", détaillait ainsi Antoinette Jattiot, de l'antenne bruxelloise.

Une édition très politique

Première édition de la foire depuis l'élection de Donald Trump, cette 12e New York Art Book Fair était sans surprise placée sous le signe de l'engagement politique. Posters ridiculisant le président américain, slogans sans équivoques ("Impeach Trump", "God hates Trump"…), "il est dans toutes les têtes et j'ai vu beaucoup de projets autour de sa personne", analysait Ellen Robinson, de la galerie new-yorkaise Cheim & Read. Moins frontale, la programmation de conférences portait un message tout aussi engagé, avec un débat autour du livre de photos comme moyen de résistance, ou une discussion sur le pouvoir politique des collections de livres et magazines, "à une époque où la vérité est considérée comme subversive".

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