La Société commerciale de réassurance (Scor) est sur le point de prendre le contrôle de Belin. Le groupe "est en négociation exclusive pour une prise de participation majoritaire" au capital de l’éditeur scolaire, confirme son service de communication. Les actionnaires familiaux de la dernière maison indépendante du secteur ont donné leur accord. Les deux parties attendent d’ici à la fin du mois l’avis consultatif des représentants du personnel.

Fondée en 1777, la maison se trouve déstabilisée par l’effondrement récent du marché des manuels scolaires. Ce repli des ventes fait suite à de très bonnes années. Il était prévu, mais il s’avère plus long qu’annoncé. Les nouveaux programmes qui devaient relancer les achats au collège et au primaire étaient attendus pour la rentrée 2015. Ils seraient prêts au plus tôt pour 2016.

D’autre part, une partie des actionnaires familiaux, de plus en plus éloignés du noyau fondateur, n’éprouvait plus vraiment d’intérêt pour l’entreprise. Belin recherchait un partenaire minoritaire depuis plus d’un an. Le retrait de ceux qui souhaitaient vendre s’est réglé dans un premier temps au sein de la Financière Férou, holding de contrôle de l’éditeur.

La Scor n’a pas encore expliqué à l’extérieur le sens de ce nouvel investissement dans l’édition. En janvier dernier, le groupe avait pris 51 % du capital des Puf, d’un profil voisin de Belin : une maison ancienne, prestigieuse et reconnue dans son secteur, mais traversant des difficultés que ses actionnaires ne peuvent plus assumer.

Hervé Hugueny