Mexique

Avec 750 000 visiteurs, 20 400 professionnels recensés dont 300 responsables de droits (contre 250 l’an dernier), la Foire internationale du livre (Fil) de Guadalajara, qui s’est déroulée du 30 novembre au 8 décembre au Mexique, a confirmé sa place de leader des foires du livre hispanophones. « Cette manifestation est très importante pour nous, autant pour les cessions de droits de traduction de nos auteurs français à nos confrères hispaniques que pour acheter les auteurs latino-américains que nous traduisons en français », explique Anne-Solange Noble, responsable des droits étrangers chez Gallimard. Destination préférée des éditeurs français en Amérique latine, la Fil est devenue une des priorités du Bureau international de l’édition française (Bief), qui s’y rend chaque année. « Avec le Brésil, le Mexique est le seul marché sur lequel nous sommes désormais présents en Amérique latine », explique Christine Karavias, qui constate que l’intérêt pour Guadalajara ne cesse de croître. Foire de contacts, Guadalajara est « nécessaire pour soigner les relations avec les professionnels sud-américains », estime Aurélia Hardy, des éditions Auzou. Pour Mathilde Jablonski, responsable droits étrangers d’Hachette Jeunesse, le déplacement est en effet capital pour s’implanter sur le marché. « Dans les grandes maisons mexicaines, les équipes changent assez régulièrement, et nos interlocuteurs aussi. C’est donc important d’être là pour se tenir au courant des changements et réactualiser nos contacts », explique-t-elle. Un voyage d’autant plus nécessaire à un moment où les éditeurs latino-américains cherchent à enrichir leur catalogue avec des auteurs européens. En 2013, par exemple, 15 titres français ont bénéficié du Plan d’aide à la publication (PAP) Alfonso Reyes/IF de l’Ambassade de France au Mexique. Avec 5 traductions publiées, Sexto Piso est l’éditeurs qui traduit actuellement le plus de titres français, suivi de la petite maison Trilce, spécialisée dans la culture populaire mexicaine, l’art et la poésie, qui a ouvert son catalogue à la jeunesse avec deux ouvrages français. Une tendance qui va de pair avec une augmentation en qualité des catalogues d’éditeurs. « Il y a de plus en plus de petites maisons qui réalisent un travail de création avec de nouveaux auteurs, pour la plupart assez bons », observe Nolwenn Lebret, des droits étrangers chez Gallimard Jeunesse, qui constate que si les éditeurs cherchent à acheter, ils se positionnent également de plus en plus comme vendeurs.

Mylène Moulin

12.12 2013

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