8 NOVEMBRE - ESSAI France

Toujours atypique dans sa ligne éditoriale discrète, le bien nommé Editeur singulier poursuit sa route. Après Quelques portraits de dandys d'Eugène Marsan et Chroniques du dancefloor de Didier Lestrade, la jeune officine propose une nouvelle (et définitive) édition d'un ouvrage culte et introuvable paru en 1979. Second manifeste camp était le premier livre d'un certain Patrick Mauriès ainsi que le vingt-neuvième titre de la collection "Fiction & Cie" dirigée par Denis Roche.

On y découvrait la pensée et le style du natif de Saint-Raphaël, ancien élève de l'Ecole normale supérieure de Saint-Cloud qui collaborait alors aux revues Critique et Communications et préparait "un livre sur le maniérisme, ainsi qu'une fiction autobiographique", comme l'apprenait la quatrième de couverture de l'époque, représentant l'auteur avec manteau, veste et cravate devant une affiche du Satiricon. En préface, Mauriès avance que tout cela était une plaisanterie qu'il faut prendre au sérieux. Son projet, dit-il, partait d'une lecture de Notes on camp, un texte de Susan Sontag, et visait à "fixer l'air du temps, l'air de ce temps-là".

Dévoreur insatiable de tout ce qui se produisait en matière de théorie littéraire, l'auteur du récent Dans la baie des anges (Gallimard, 2012) se penchait là sur la question "camp". Pas qu'un mot ou un concept. Quelque chose ayant à voir avec le dandysme, l'esthétisme, la frivolité, la fatalité, la sentimentalité ou le mineur, et à ne pas confondre avec le kitsch ou le rétro. Par le biais d'une suite de fragments cohérents qui donnèrent lieu à un manuscrit que Roland Barthes confia aux bons soins du Seuil, l'éditeur et écrivain imposait sa marque.

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