Etats-Unis

Standing ovation pour Charlie Hebdo

Standing ovation lors de l'arrivée de Gérard Biard et de Jean-Baptiste Thoret venus recevoir un prix célébrant la liberté d’expression. - Photo PEN American Center

Standing ovation pour Charlie Hebdo

Applaudis par les 800 convives présents au gala du PEN American Center, deux journalistes de Charlie Hebdo ont reçu mardi 5 mai un prix célébrant la liberté d’expression.

Par Pierre Georges,
avec AFP Créé le 06.05.2015 à 16h29

Quatre mois après l’attentat qui avait ensanglanté la rédaction de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo à Paris, et après la polémique déclenchée ces dernières semaines par six écrivains boycottant la soirée, voyant en Charlie Hebdo un journal islamophobe et intolérant, est venu l’heure de la célébration, mardi 5 mai lors du gala du PEN American Center. Le prix de la société littéraire américaine PEN, qui a vocation à défendre les écrivains à travers le monde, a ainsi été remis à Gérard Biard, rédacteur en chef de Charlie Hebdo, et Jean-Baptiste Thoret, critique de cinéma du journal, lors d'un dîner de gala au Musée d'Histoire naturelle de New York, en bordure de Central park.
 
Parmi les convives, les écrivains Salman Rushdie, auteur des Versets sataniques, Alain Mabanckou, prix Renaudot 2006, l'actrice Glen Close, le journaliste du New Yorker Adam Gopnik, le dessinateur du même hebdomadaire Bob Mankoff, ainsi que Dominique Sopo, président de SOS Racisme, venu spécialement de France.
 
Le prix décerné à Charlie Hebdo, quatre mois après l'attentat qui avait fait 12 morts dont cinq dessinateurs du journal à Paris, n'était pas du goût de tous: six écrivains, dont l'Australien Peter Carey, deux fois lauréat du Booker Prize, avaient boycotté la soirée, voyant en Charlie Hebdo un journal islamophobe. Et quelque 200 des 4 000 membres du PEN avaient également signé une lettre protestant contre le choix d'honorer le journal satirique français.
 
"C'est le principe de la liberté d'expression qui est honoré ici, pas le contenu de Charlie Hebdo", a expliqué le journaliste Jean-Baptiste Thoret à l’AFP, ne se disant pas choqué par une controverse qui selon lui reflète "une ignorance de ce qu'est le journal, et de la tradition satirique en France". "Être choqué fait partie du débat démocratique, être tué non", a rappelé pour sa part Gérard Biard, très applaudi.

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