Serge Lasvignes : "Il faut une acculturation entre la BPI et le Centre"

Serge Lasvignes. - Photo Hervé Véronèse/Centre Pompidou

Serge Lasvignes : "Il faut une acculturation entre la BPI et le Centre"

Arrivé à la présidence du Centre Pompidou en 2015, Serge Lasvignes fait du dialogue entre les composantes de son établissement l’axe majeur du réaménagement.

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Par Véronique Heurtematte,
avec Créé le 13.10.2017 à 01h48

Serge Lasvignes - Faire circuler entre les deux institutions le public de la BPI et celui du Centre Pompidou, très différents l’un de l’autre, est une question fondamentale. Quand le président de la République Georges Pompidou a imaginé de rassembler un musée, une bibliothèque et un institut de musique [l’Ircam, Institut de recherche et coordination acoustique/musique, NDLR], il ne s’est pas posé la question d’un projet culturel fédérateur. Le seul fait de rapprocher ces institutions était extraordinaire. Mais aujourd’hui, une grande partie des usagers de la bibliothèque ne sait pas ce qui se passe juste à côté. Une des forces du Centre Pompidou, c’est sa culture de la différence, et aussi une forme d’accueil et de générosité. Il n’est pas réductible à une formule classique, de type musée ou bibliothèque. Il faut associer la richesse de l’un à la capacité de l’autre. Cela nécessite une acculturation des personnels de la BPI au musée et réciproquement, ainsi que la banalisation du travail en mode projet.

Les musées travaillent beaucoup actuellement à des projets d’expositions interactives dans lesquelles le public est associé en amont lors de la conception, et en aval lors de la visite dans laquelle il est impliqué de manière active. Les bibliothèques ont beaucoup à nous apporter dans ce domaine. On peut travailler aussi de manière croisée sur la place du numérique dans le domaine des arts et dans celui de la recherche documentaire. Avec la création de la Cinémathèque du documentaire, la BPI renforce sa présence dans ce domaine. Une programmation élaborée par la BPI sera diffusée quotidiennement dans les salles de cinéma du Centre Pompidou.

La gestion des flux de public est ce qu’il y a de plus complexe dans des institutions comme la nôtre. Et les contraintes actuelles en termes de contrôles de sécurité n’ont rien à voir avec celles de 1977. Nous allons devoir gérer les files d’attente pour le musée, pour la BPI, pour les spectacles. Des agents seront chargés d’aller à la rencontre des visiteurs à l’extérieur pour leur donner les informations pratiques et créer du contact humain. C’est difficile, mais le retour de l’accès des lecteurs de la BPI par l’entrée principale du Centre Pompidou est symboliquement très importante. Cela veut dire que pour se rendre à la bibliothèque, ils devront de nouveau traverser le forum du rez-de-chaussée, conçu précisément à l’origine comme le lieu de rencontre des publics, et auquel je souhaite redonner une présence culturelle forte.

13.10 2017

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