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Mario Vargas Llosa dans les « Panama Papers » malgré lui

Catherine Hélie/Gallimard

Mario Vargas Llosa dans les « Panama Papers » malgré lui

Le site espagnol El Confidential a fait ressurgir des "Panama Papers" le nom du Prix Nobel de littérature péruvien. De passage à Paris, Maria Vargas Llosa s'en est expliqué et a précisé son point de vue sur l'évasion fiscale.

Par Vincy Thomas,
avec afp Créé le 08.04.2016 à 11h08

Le Prix Nobel de littérature péruvien Mario Vargas Llosa figure sur la liste des noms cités dans les « Panama Papers ». Il a assuré jeudi 7 avril, lors de son passage à Paris, n'avoir jamais eu connaissance d'un compte off shore à son nom et à celui de son épouse.

Selon le site d'information espagnol El Confidencial qui a pris part à l'enquête du Consortium International des journalistes d'investigation sur les « Panama Papers », les noms de Mario Vargas Llosa et de son épouse Patricia Llosa apparaissent, en lien avec la société Talome Services Corp, basée aux Iles Vierges, entre le 1er septembre et la mi-octobre 2010.

Surpris

"J'ai été surpris parce que je ne savais même pas qu'un compte avait été ouvert pendant cinq semaines à mon nom et à celui de mon épouse", a déclaré l'écrivain lors d'une conférence à l'Institut Cervantès, en référence à Patricia Llosa, dont il est séparé.

"Je ne savais même pas, je l'ignorais complètement", a ajouté le Prix Nobel, âgé de 80 ans, en référence à l'acquisition d'une société avec son épouse. "La société a existé pendant cinq semaines", a-t-il poursuivi. "Je n'ai jamais mis un dollar dans cette société".

L'auteur de La ville et les chiens a par ailleurs qualifié d'"absurde" de prétendre qu'il ait pu renoncer à cette société parce qu'il allait recevoir le Prix Nobel en 2010. "Ce n'est pas une bassesse, mais une absurdité d'associer la disparition de cette société au fait que j'allais recevoir le Prix Nobel", a-t-il dit, ajoutant: "Je ne savais pas que j'allais recevoir le Prix Nobel quand tout cela est arrivé".

Un intermédiaire en faute

L'agence littéraire Carmen Balcells, qui représente Vargas Llosa, a précisé dans un communiqué que l'écrivain et son épouse "n'ont jamais eu aucun lien avec les avocats de Mossack Fonseca (le cabinet panaméen en cause dans le scandale) et n'ont jamais possédé de biens ou de fonds dans une société portant ce nom".

"Si M. et Mme Vargas Llosa ont pu monter cette société en vue d'un investissement alors envisagé, cela ne peut être attribué qu'à un conseiller financier ou à un intermédiaire", a souligné l'agence.

Une réalité qu'il faut combattre

Sur France Inter, ce matin, dans la Matinale animée par Patrice Cohen, l’écrivain, qui était l’invité principal a précisé son point de vue sur le sujet : «Il y a beaucoup de gens qui ne veulent pas payer des impôts » et « il y a des pays qui grâce à ce système fiscal progressent, c’est le cas du Panama comme ce fut le cas de la Suisse ». L’écrivain affirme qu’ « Il faut accepter cette réalité. Il faut la combattre avec la Loi mais aussi en réduisant les impôts. »

« Je ne trouve pas des excuses, mais il y a des pays où les impôts agissent comme des expropriations et comme une menace pour les entreprises », précise-t-il.

Mario Vargas Llosa, qui vient de faire son entrée dans la Pléiade, est le premier écrivain étranger à avoir cet honneur de son vivant.
 

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