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L’historien des idées Daniel Lindenberg est mort

Daniel Lindenberg - Photo Hermance Triay

L’historien des idées Daniel Lindenberg est mort

Conseiller à la direction de la revue Esprit et professeur émérite de Sciences politiques à l’université de Vincennes (Paris-VIII-Saint-Denis), Daniel Lindenberg s’est éteint le vendredi 12 janvier à 77 ans.

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Par Léopoldine Leblanc,
Créé le 15.01.2018 à 19h00

Historien des idées, essayiste et sociologue, l’historien Daniel Lindenberg est décédé vendredi 12 janvier à l’âge de 77 ans. Sa carrière a été marquée par la publication de Rappel à l’ordre: enquête sur les nouveaux réactionnaires, essai au cœur d’une vive polémique lors de sa publication au Seuil en 2002.
 
Né en 1940, de parents juifs polonais immigrés, Daniel Lindenberg s’est engagé au sein de la gauche, épousant d’abord les théories marxistes, avant de prendre parti pour une gauche républicaine et antiraciste. Il poursuit des études d’histoire et de sociologie à la Sorbonne et rejoint, dans les années 1960, l’Union des étudiants communistes, puis l’Union des jeunesses communistes marxistes-léninistes. Par la suite, il devient conseiller à la direction de la revue Esprit et enseigne les sciences politiques à l’université de Vincennes (Paris-VIII-Saint-Denis).

La gauche éclatée
 
Ses écrits s’intéressent aux mouvements politiques de gauche et à leurs clivages, avec des ouvrages comme Le Marxisme introuvable (Calmann-Lévy, 1975), Lucien Herr: le socialisme et son destin (Calmann-Lévy, 1977, coécrit avec Pierre-André Meyer) ou encore Rappel à l’ordre. Dans cet essai, l’historien dénonce une "libido réactionnaire" de la part d’une partie des intellectuels de gauche au lendemain de la défaite de Lionel Jospin face à la montée de Jean-Marie Le Pen au deuxième tour des élections présidentielles, visant les personnalités telles qu'Alain Finkielkraut, Marcel Gauchet, Pierre-André Taguieff ou encore les écrivains Michel Houellebecq et Maurice Dantec.
 
Par ailleurs, Daniel Lindenberg défend un judaïsme "laïque et humaniste " et aborde les questions liées à l’identité juive dans les ouvrages Figure d’Israël (Hachette Littérature, 1997), ainsi que Destins marranes (Hachette, 2004). Récemment, il avait publié Le Procès des Lumières (Seuil, 2009) et Y a-t-il un parti intellectuel en France? (Armand Colin, 2013), qui réfléchit sur le rôle politique des intellectuels dans la France contemporaine.

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