En moins de deux ans, L’élégance du hérisson, le roman de Muriel Barbery, publié en août 2006 par Gallimard, a franchi le cap du million d’exemplaires imprimés.

A ce jour, 1 010 000 exemplaires ont été facturés aux libraires pour un tirage qui atteint les 1 022 000 volumes. Le mouvement est loin de se ralentir : l’ouvrage qui se vend encore au rythme de 7 à 8000 exemplaires par semaine revient cette semaine dans notre Top 20 (en 2Oeme position) et figure à la 9e place du palmarès des meilleures ventes de romans.

Ce deuxième livre de l’auteure d’Une gourmandise avait d’abord été imprimé à 4 000 exemplaires. Porté par un puissant bouche-à-oreille, L’élégance du hérisson s’est imposé en quelques mois dans les palmarès de meilleures ventes sans bénéficier de promotion particulière.

En 2007, L’élégance du hérisson a été la deuxième meilleure vente (derrière le dernier volume d’Harry Potter) toutes catégories de livres confondues.

Rares sont les romans français à s’être vendus à plus d’un million d’exemplaires en édition grand format ces vingt dernières années.

A bien des égards, le phénomène de L’élégance du hérisson rappelle celui de La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules de Philippe Delerm, paru en 1997 chez L’Arpenteur, un label de Gallimard, vendu lui aussi à plus d’un million d’exemplaires. Mais ce cap symbolique n’avait été franchi qu’au bout de plusieurs années, “six ou sept, précise-t-on chez Gallimard. L’élégance du hérisson suit un rythme beaucoup plus fort.”

Ces deux ouvrages présentent néanmoins bien des similitudes : auteur quasi-inconnu, succès façonné par les lecteurs, livre plébiscité par les libraires... Surtout, L’élégance du hérisson véhicule une morale positive, prônant des valeurs d’authenticité. A mille lieues de l’esbrouffe et du clinquant.