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Le philosophe politique Etienne Tassin est mort

Etienne Tassin - Photo copie d'écran/Palabras al Margen

Le philosophe politique Etienne Tassin est mort

Spécialiste d'Hannah Arendt, le philosophe politique Etienne Tassin mettait en garde contre les gouvernances consensuelles. Il est mort à l'âge de 62 ans.

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Par Vincy Thomas,
Créé le 15.01.2018 à 14h00

Le philosophe Etienne Tassin, né le 4 avril 1955, est mort à l'âge de 62 ans le 7 janvier dernier, dans un accident de la circulation. Professeur de philosophie politique à l'Université Paris-Diderot, il avait écrit son premier ouvrage en 1999, Le trésor perdu: Hannah Arendt, l'intelligence de l'action politique (1999), où il invitait le lecteur à retrouver, à l'écart de tout pragmatisme et de tout moralisme, le sens instituant de l'action politique qui redonne sens au "vivre ensemble". Le livre a été réédité en juin 2017 chez Kincksieck.

Il avait aussi traduit avec Joël Roman Hannah Arendt de Elisabeth Young-Bruehl (Calmann-Lévy, 1999), biographie de la philosophe théoricienne du totalitarisme.

A travers ses recherches et ses publications, Etienne Tassin exprimait sa méfiance vis-à-vis du consensus et prônait une vie exposée au péril et aux risques, notamment une vie politique exposée et fragile, afin de ne pas sombrer dans la servitude.

Ce passeur, qui ne concevait pas la philosophie politique sans l'associer à l'engagement politique, s'était impliqué dans des actions à Calais, en Haïti (Haïti: de la dictature à la démocratie, Mémoire d'encrier, 2015) ou en Amérique du sud. Ce cosmopolitisme et cette vision d'un monde en mutation lui avaient inspiré un autre essai, Un monde commun: pour une cosmo-politique des conflits (Seuil, 2003).

En 2012, chez Bayard, il avait publié Le maléfice de la vie à plusieurs: la politique est-elle vouée à l'échec? où il examine la finalité de la gouvernance et considère qu'elle se réduit souvent à une gestion de la situation plus qu'à une transformation de la société. Il interroge le fonctionnement de la démocratie contemporaine à travers des figures grecques comme Oreste, pour appréhender la question de la justice, Œdipe pour celle du maléfice, Antigone pour la dissidence ou Achille pour le courage.

Il collaborait régulièrement à la revue Tumultes.

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