Congrès de l'UIE

L'avocat Richard Malka pourfend le mythe de la culture pour tous

Richard Malka s'exprime devant 200 éditeurs du monde entier sur le droit d'auteur - Photo Anne-Laure Walter

L'avocat Richard Malka pourfend le mythe de la culture pour tous

L'avocat Richard Malka qui porte depuis septembre 2015 la position du Syndicat national de l'édition face à la réforme européenne du droit d'auteur a rappelé à Londres, dimanche 10 avril, lors du 31e congrès de l'Union internationale des éditeurs que la gratuité s'assimile au vol.

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Par Anne-Laure Walter, Londres
Créé le 10.04.2016 à 21h53

A l'occasion du 31e congrès de l'Union internationale des éditeurs (UIE) qui se tient à Londres en amont de la foire du livre, Richard Malka qui a signé pour le Syndicat national de l'édition la plaquette  "La gratuité, c'est le vol" était invité, dimanche 10 avril, a exposé son inquiétude devant le lycée projet de réforme européenne du droit d'auteur, notamment défendu par Julia Reda (Parti pirate).

Contrairement à la plupart des intervenants à l'exception des Chinois, l'éloquent avocat s'est exprimé dans sa langue, s'exposant à une traduction simultanée en anglais qui a rendu son propos moins vivant qu'en version originale. Devant un auditoire composé de 200 éditeurs venus du monde entier, il a ouvert son intervention comme à son habitude par la citation de Beaumarchais, incipit de La Gratuité c'est le vol, 2015 : La fin du droit d'auteur : "Pour pouvoir créer, encore faut-il au préalable dîner".

 
200 inscrits pour le 31e Congrès de l'UIE- Photo ANNE-LAURE WALTER
Il s'est alarmé de ce qui est "une idéologie plus que du pragmatisme économique", fustigeant "la petite musique de la gratuité". Il prend pour preuve le fait qu'il n'y a jamais eu d'études sur l'impact économique qu'aurait la réforme du droit d'auteur. Avec force d'exemples très imagés, l'avocat a déroulé son argumentation. "C'est comme si un médecin disait à un patient bien portant qu'il est malade et lui prescrivait un traitement qui le tue."

Il a ajouté : "On nous dit qu'il serait ringard de considérer qu'un auteur et un éditeur doivent être payé à chaque fois qu'une œuvre est exploitée car les auteurs contribueraient à l'intérêt général. C'est le mythe de la culture pour tous", incarné selon lui par le commissaire européen en charge du marché unique numérique, l’Estonien Andrus Ansip. Il a aussi noté la portée symbolique dans le choix du rapporteur de cette réforme, le seul député issu du parti pirate, Julia Reda.

Le point de vue du consommateur

Selon Richard Malka, la Commission européenne est mue par une "logique consummériste" à savoir qu'elle prend le point de vue du consommateur. Cependant le consommateur est aussi un citoyen qui a besoin d'une liberté d'expression. Il qualifie le projet de Bruxelles de "régression démocratique".

Réussissant à rendre accessible un débat assez technique, l'avocat a rappelé les trois points inquiétants selon lui, qui restent dans le projet de réforme à savoir le data mining, le Prêt numérique en bibliothèque et l'exception pédagogique.
La Commission européenne devrait finalement présenter fin septembre 2016 son projet de révision de la directive européenne sur le droit d’auteur initialement annoncé pour fin 2015.

 

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