D'un point de vue numérologique, j'entre en année 2. C'est une année sentimentale, on verra bien. Ma voyante m'a prédit surtout une année riche en surprises. Pour l'instant, je dois dire qu'elle a vu juste : hier, j'ai croisé quelqu'un qui avait lu entièrement « Les Bienveillantes ». Cette année, je vais entrer dans la modernité avec ce blog. Régulièrement je lis celui (excellent) de Didier Jacob, et il avoue avoir plus de réactions quand il est méchant. Il n'a pas tort. Mais comment faire pour être méchant quand on ne veut pas se faire d'ennemis ? Il faut taper sur des has-been ? Quelqu'un pourrait-il me fournir une petite liste d'écrivains ou de journalistes avec lesquels je ne risquerai rien ? Ca doit bien exister quelque part, quelqu'un qui ne connaît personne, et qui marine dans son jus médiocre. Le problème, c'est que souvent, ces écrivains vivotant dans le vide sont bons… Ah si tiens ! J'en ai trouvé un : Philippe Ronpourt. Avec lui, je ne risque rien. Plus personne ne veut le publier. C'est une sorte de cires-pompes qui a vécu sous subvention nationale pendant des années, à se goinfrer de missions Stendhal, à dilapider l'argent des dépressifs. Un vrai parasite littéraire. Mais pourquoi parler de lui ? Je vais lui donner de l'importance, et certains vont même vouloir lire ces livres. Cela me fait penser au film de Philippe Harel, « Le vélo de Ghislain Lambert », où Benoît Poelvoorde est un cycliste tellement mauvais qu'il en devient la vedette des médias. Ca ne marcherait pas en littérature : comment distinguer un mauvais livre d'un autre mauvais livre ? Une image me vient : des écrivains lâchés en pleine ascension d'un col, et le meilleur d'entre eux parvenant le premier au sommet. Le talent, comme une course. Et, au contrôle anti-dopage, on se rendrait compte que certains écrivent trop vite. En surfant, j'ai vu qu'un futur admirateur de mon futur roman me comparait, après lecture de ce blog, à Steevy. Franchement, ça faisait longtemps que je n'avais pas reçu un tel compliment. J'ai toujours senti en moi une influence steevy-esque, que ce jeune homme a enfin reconnu. J'en avais marre de tous ces critiques qui rêvaient des influences de Marcel Aymé ou Jean-Philippe Toussaint. Ceci étant dit, je me suis rendu compte que ce blog était lu, et que je devais m'appliquer un peu tout de même. J'espère juste que ce jeune homme admet qu'il y a une différence entre un roman et un blog. J'avoue honteusement : je ne passe pas huit heures par phrase ici. Cela ne veut pas dire non plus que je prends notre intimité de toile à la légère. Nous sommes juste une belle rencontre d'été. Comme le dernier film de Pascal Thomas : « Le grand appartement ». Fantaisie foutraque, délirante, qui paraît parfois ne pas avoir de scénario. Avec des dialogues sublimes, des digressions. Vraiment, je vous conseille ce film. C'est une apnée dans l'univers de plus en plus formaté (par le financement pas les chaînes télévisées) du cinéma français. C'est magique qu'aujourd'hui un film comme ça ait pu être tourné. Laetitia Casta y est fabuleuse, le film rayonne d'elle, nous sommes dans son tourbillon même si son personnage a des poils sous les bras.
15.10 2013

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