Disparition

L’université Paris-I Panthéon-Sorbonne vient de perdre l’un de ses grands penseurs. Le philosophe Jean Salem est décédé dans la nuit du 13 au 14 janvier, à l’âge de 65 ans. Né à Alger en 1952, Jean Salem grandit à Prague, en Russie, en Provence ainsi qu’en Algérie, après l’indépendance. Fils d’Henri Alleg, il ne rencontra son père qu’en 1961.

De son vrai nom Harry Salem, Henri Alleg, militant communiste,  a vécu longtemps dans la clandestinité pour avoir été favorable à l’indépendance de l’Algérie. Il a publié La Question (Minuit, 1958), son témoignage dénonçant la torture pendant la guerre d'Algérie.
 
En érudit, Jean Salem a approfondi de nombreux domaines de connaissances. Agrégé de l’université Panthéon-Sorbonne en philosophie dès 1976, il est ensuite licencié d’archéologie et d’histoire avant d’entamer des études de science politique en 1982, de lettres en 1999 et d’économie en 2011.
 
Professeur et universitaire brillant, il enseigna la philosophie à la Sorbonne mais aussi dans le secondaire. Spécialiste d’Epicure, de Démocrite, de Lucrèce, mais aussi de Karl Marx, il dirigea le Centre d’histoire des systèmes de pensée moderne de 1998 à 2013. Ses travaux s’intéressent à la philosophie des atomes et à la pensée du plaisir.
 
Son œuvre compte de nombreux ouvrages d’importance sur le matérialisme philosophique et l’hédonisme avec, à la fois, des études sur ses auteurs fétiches, comme Tel un dieu parmi les hommes (Vrin, 1994 ; 2e éd. 2002) ou encore Les atomistes de lAntiquité: Démocrite, Epicure, Lucrèce (Flammarion, 2013). Il est à l’initiative de nombreux manuels de philosophie chez Nathan, Bordas et Albin Michel ainsi que de la réédition de textes d’auteurs anciens, comme ceux de Plutarque et d’Hippocrate.

Plus récemment, Jean Salem avait publié ses entretiens avec Aymeric Monville, directeur des éditions Delga, intitulé Résistances (Delga, 2015) et l’essai La Démocratie de caserne (Delga, 2016).
 

Les dernières
actualités